Chargée de développement et coordinatrice de production, l’exaltant métier de Laura Larifla

Guadeloupe

Souvenez-vous. En février 2016, j’ai publié un billet de blog sur le duo créateur de cinemanioc.com, un site web livrant toute l’actualité cinématographique de Guadeloupe, Martinique et Guyane. J’avais été impressionnée par leurs parcours et enthousiasmée par leur projet.

Depuis, j’ai gardé contact avec Laura Larifla et Manu Louisor, puisque c’est d’eux dont il s’agit. Si vous vous le demandez, oui, cinemanioc.com est toujours en cours de développement, mais chacun exerce aussi des activités différentes et travaillent sur des projets séparément. J’espère interviewer Manu Louisor un de ces jours pour en parler sur le blog.

En attendant, j’ai rencontré récemment Laura Larifla, afin qu’elle m’en dise plus sur son métier, dont l’intitulé peut interpeller : chargée de développement et coordinatrice de production dans le domaine audiovisuel, culturel.

Petit rappel express : Laura Larifla est une trentenaire multidiplômée. Trois écoles de commerce, licence en anglais, master marketing des services. Après ses longues études, elle a occupé un un poste de chargée des marchés des jeunes dans une grande banque en Martinique, pendant 3 ans.

Cependant, en 2012, sa passion pour le cinéma et les séries télévisées la pousse à changer de voie. Elle effectue donc, à Paris, un MBA en production audiovisuelle, en alternance. En 2013, elle est de retour en Guadeloupe et commence alors à exercer cette activité.

 

Exercer un métier méconnu en Guadeloupe… Pas facile !

Chargé de développement. Coordinatrice de production. Ok. Mais encore ? Derrière ces termes, quelles sont les missions précises ? Quelques explications – bienvenues – fournies par Laura Larifla.

« Les gens me proposent des projets qui sont au stade de têtard et je leur soumets des solutions pour les faire évoluer et, idéalement, les concrétiser. Cela peut être des courts métrages, des documentaires, mais aussi des festivals.

Du fait que je travaille à 100% dans le secteur audiovisuel, culturel, je suis amenée à aller dans différents événements hors du département, à faire des rencontres que les porteurs de projets ne peuvent pas nécessairement faire, par manque de temps. J’effectue régulièrement des déplacements professionnels et j’ai ainsi la possibilité d’échanger avec beaucoup de personnes du domaine, de leur proposer des projets, de les mettre en relation avec les bons interlocuteurs. » 

« En tant que chargée de développement, je suis une facilitatrice. Quand le projet se concrétise, je deviens coordinatrice de production. »

Avec cette casquette, Laura Larifla s’occupe de tout ce qui concerne le budget, les moyens humains et techniques. Vous l’aurez compris : qu’il s’agisse d’un tournage d’un film ou de l’organisation d’un festival, la jeune femme est celle qui est en coulisses, au four et au moulin. Un métier à la fois exaltant et stressant, vu tout ce qui repose alors sur ses épaules.

Au fil des ans, Laura Larifla a travaillé sur de multiples projets. Par exemple, le court-métrage martiniquais Passagers de Nènèb Bépé et Christophe Agelan, tourné en janvier 2016. Il a été présenté dans plusieurs festivals à l’international.

Autre exemple : elle s’est occupée du casting public et candidats de la première session de C.A.R.L.A., le jeu télévisé diffusé sur Guadeloupe 1ère. 

Actuellement, elle participe à l’organisation du Festival Ecritures des Amériques, un événement qui se déroule jusqu’au 2 décembre prochain en Guadeloupe. 

 

Un métier prenant et sous-évalué

Laura Larifla exerce un métier chronophage, nécessitant de multiples compétences, mais pas toujours considéré et payé à sa juste valeur. « La culture est toujours le parent pauvre, on le sait. Le travail que nous faisons nous ne pouvons pas toujours le facturer au juste prix. Les gens ne voient pas toujours l’intérêt de ce que nous accomplissons. »

« Nous devons convaincre les acteurs politiques et privés du bien-fondé de nos actions. Il faut une prise de conscience générale concernant l’importance de la culture. »

Compte tenu de ces difficultés financières, Laura Larifla a déjà envisagé de passer à autre chose. Perdre une telle professionnelle, « ambassadrice » passionnée des créations caribéennes, ce serait si dommage, n’est-ce pas ?

 

Soutenir et accompagner les auteurs

Cependant, Laura Larifla n’entend pas (encore) baisser les bras. Elle veut faire en sorte que le travail d’auteur soit plus développé en Guadeloupe.

« Que ce soit pour une science-fiction ou un documentaire, la façon dont on écrit le projet est la base, pour pouvoir convaincre des investisseurs. L’écriture du scénario est très importante. »

Laura Larifla a d’ailleurs suivi différentes formations pour pouvoir accompagner l’écriture de scénarios. Elle envisage donc de mettre en place des formations avec pour objectif de « professionnaliser toutes les branches du secteur ».

« Je crois vraiment à l’importance de la formation tout au long de la vie. »

– Laura Larifla, chargé de développement et coordinatrice de production 

Photo de couverture :  IDLine Studio.
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Comments

  1. Sophie

    Bravo pour ton parcours Laura. Le domaine culturel sans la Caraïbe et singulièrement chez nous mérite d ‘ être développé et les artistes d ‘ être accompagnés. ..ce n ‘ est pas le talent qui manque. Alors je t ‘ encourage. Je suis sûre que même au niveau financier ton travail sera reconnu.

    1. Laura

      Merci Sophie. C’est clair que ce n’est pas le talent qui manque. Beaucoup de personnes avec un vrai potentiel qui, je l’espère, pourront aller loin

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