Conférence en Guadeloupe : 10 conseils clés d’Olivier Laouchez, entrepreneur à succès

L’information que se tiendrait hier soir, à Baie-Mahault, une conférence sur le thème « Faire émerger les entrepreneurs de demain », avec pour invité Olivier Laouchez le créateur de Trace, un groupe médias/digital en pleine expansion, je l’ai eue ce lundi, via Twitter.

J’ai cru pendant un moment que j’avais failli dans ma veille… Cependant, j’ai été rassurée quand Ary Chalus, le président de Région, a précisé dans son discours d’introduction que l’organisation de cette conférence s’était décidée le lundi même, à midi. Heureusement que l’information, grâce notamment aux réseaux sociaux, circule (plus) vite ! La salle était comble.

Maintenant, venons-en à l’essentiel, l’intervention d’Olivier Laouchez.

Ce Martiniquais a étudié dans l’Hexagone (classe préparatoire, école de commerce), est revenu dans son île et a lancé la chaîne ATV, puis est reparti dans l’Hexagone, a dirigé un label de musique bien connu, et a finalement fondé Trace. Je résume rapidement son parcours, parce que vous pourrez en savoir plus via ces articles :

Je préfère vous livrer les 10 conseils clés que j’ai retenus du propos de ce « serial entrepreneur », expression qui a été utilisée à maintes reprises pour le présenter.

1.

Parlez anglais

Olivier Laouchez vit en Afrique du Sud. Il a des partenaires, des collaborateurs anglophones. Il parle donc anglais souvent.

Mais nous, comment faire ? Pour entretenir mon anglais, je lis beaucoup d’articles en anglais, je regarde aussi des séries en version originale, j’échange dès que possible avec des amis.

Et j’ai rencontré dernièrement une jeune femme qui a créé Meet English, qui propose des événements uniquement en anglais en Guadeloupe. Il y a donc des solutions, même si cela demande quelques efforts.

2.

Soyez endurant

Oliviez Laouchez a notamment rappelé qu’il lui a fallu quatre ans pour convaincre des investisseurs. Et finalement, c’est un groupe américain qui a investi dans Trace. « Un parcours du combattant », a-t-il dit.

Ces investisseurs, malins, lui ont même prêté de l’argent pour que lui aussi soit actionnaire et ait toutes les raisons de se battre et de réussir. Tu échoues, t’es ruiné. Alors oui, comment ne pas être ultra motivé dans de telles conditions ?

3.

Réinventez-vous

Oliviez Laouchez a bien insisté sur ce point : il faut « en permanence se remettre en question ». Et pour son groupe, c’est encore plus une nécessité : « on est dans l’une des industries qui changent le plus, car on est à la convergence des médias et du digital ».

4.

Conservez votre focus

Il ne faut pas se disperser, autre conseil de Louchez. « C’est très important d’être focus », c’est-à-dire d’avoir une vision claire et de la mener jusqu’au bout.

5.

Définissez des mots clés et suivez-les

J’ai particulièrement apprécié ce conseil que j’applique de manière quasi automatique depuis des années. Avant de rédiger un courrier, un billet, j’identifie des mots clés et je pense à une trame. Si ce n’est pas clair, je sais que ce que j’écrirai ne sera pas compréhensible et intéressant.

6.

Renseignez-vous

Olivier Laouchez a souligné qu’il ne faut pas se lancer sans s’être préparé longtemps : « Beaucoup de gens ont envie d’entreprendre. Entreprendre, c’est difficile. Réussir, c’est encore plus difficile. N’hésitez pas à faire appel à tous les gens qui peuvent vous apporter des éléments de savoir-faire ». Et d’ajouter :

[clickToTweet tweet= »« Si on veut éviter de se planter, il faut vraiment beaucoup travailler en amont ». » quote= »« Si on veut éviter de se planter, il faut vraiment beaucoup travailler en amont ». »]

7.

Travaillez beaucoup

Olivier Laouchez a martelé qu’il fallait travailler énormément, alors je tenais à en faire un point unique. Entreprendre, c’est avoir une idée précise, se renseigner au maximum, chercher et trouver des financements, surveiller la concurrence…

Et à cela, j’ajoute toutes les difficultés du quotidien qui peuvent plomber le moral, faire perdre de vue ses objectifs et pousser à l’abandon. Oui, pas facile d’entreprendre, surtout en ces temps de transformation digitale.

8.

Adaptez-vous à la transformation digitale, l’ubérisation

Il n’y a plus une conférence où on ne parle pas de transformation digitale,  d’ubérisation. Non pas que je me plaigne, mais décidément, la crise économique inquiète désormais moins que ces serpents de mer. Olivier Laouchez n’a pas cherché à nous rassurer. Bien au contraire, il a répété qu’il fallait faire avec, puisque de toute manière on n’y pouvait rien.

« La transformation digitale est très difficile à accepter pour les salariés, car le digital casse des repères ».

Et de prendre pour exemple le fait que des jeunes qui maîtrisent le digital sont à des postes de direction et apprennent aux plus âgés comment et pourquoi utiliser tels ou tels outils.

Il a aussi conseillé : « n’hésitez pas à vous former, à comprendre comment cela fonctionne. C’est indispensable de maîtriser cet univers digital ». IN.DIS.PEN.SA.BLE. A bon entendeur !

9.

Différenciez-vous

« Pour se différencier de la concurrence, c’est important d’avoir des choses uniques ».

« Essayez toujours de donner aux gens une bonne raison de venir vers vous ».

Quand j’ai entendu Olivier Laouchez tenir ces propos, cela m’a rappelé une conversation de professionnels du numérique qui soulignaient que nombre de projets dans leur secteur en Guadeloupe sont basés sur des idées qui existent déjà ailleurs.

Mon avis est que, si le concept de base est le même, alors le contenu, les services proposés doivent être uniques, c’est-à-dire adaptés aux marchés.

10.

Acceptez d’être minoritaire pour croître

Vous aurez compris qu’Olivier Laouchez ne nous a pas vendu du rêve durant cette conférence. Et heureusement ! Il a notamment précisé qu’il a toujours été minoritaire dans sa propre entreprise, parce qu’il n’avait pas de capital au départ.

« Si on peut créer en restant majoritaire, il faut le faire. Mais si on veut continuer à croître, il faut à un moment donné ouvrir son capital et penser au pire. Cela ne se passe pas toujours comme on le pense ».

Ouvrir son capital, c’est avoir de nouveaux actionnaires et prendre le risque d’être éjecté des rênes de son entreprise…

Je vous rassure, Olivier Laouchez a quand même eu des mots d’encouragement, en rappelant que l’entreprenariat, c’est aussi la liberté et la possibilité de gagner beaucoup plus d’argent qu’en étant salarié (bien sûr, quand la réussite est là).

> Petit plus : Sachez communiquer (conseil indirect)

Ce « conseil » supplémentaire, je l’ai tiré de la prestation générale d’Olivier Laouchez.

1. Son discours est bien rôdé.

2. Son discours est pertinent, sans pour autant verser dans le « moi, j’ai fait », « moi, je sais », « moi, je détiens la vérité ».

3. Après l’avoir écouté, j’en savais plus sur Trace, mais surtout j’ai eu envie d’aller regarder la/les chaînes mentionnées, alors que vraiment ce type de programme ne m’intéresse pas.

Bravo à lui.

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Comments

  1. lucie saban diallo

    Super article Mylene, c’est encore mieux que si j’y etais !!
    Me permets-tu de le poster sur Youth Women Win ?

    Bonne journée

    1. Mylène

      Bonjour Lucie. Merci beaucoup. Tu peux bien sûr publier un/des extraits de ce texte sur ton site, en indiquant mon nom et un lien vers mon billet pour que tes lecteurs puissent lire la totalité sur mon blog. Avec plaisir. 😉

  2. Fabrice

    Très bon résumé Mylène.
    L’insistance d’Olivier Laouchez sur la nécessité de beaucoup travailler et d’avoir un avantage compétitif sur son projet rappel l’investissement personnel indispensable pour la réussite de la création de son entreprise.

  3. Keith

    Merci pour ton billet de synthèse. Je n’ai pas pu être présent mais ce genre de conférence est indispensable au développement de l’entrepreneuriat dans notre île.

    1. Mylène

      Effectivement, organiser ce genre de conférence, en partager la substantifique moëlle, c’est primordial, car il est important de nourrir l’esprit, pour donner des idées, des ambitions, et du courage à tous, entrepreneurs ou pas. Je pense que ces conseils, nous pouvons les mettre en application dans bien des pans de notre vie.

  4. olivier

    Un entrepreneur comme je les aime… Charismatique et humble. Un exemple de réussite franchement . Petit détail Olivier est MARTINIQUAIS. Antillais + entrepreneur = réussite (parfois)

    1. Mylène

      Oui, j’ai aussi été bluffée par cet intervenant. Et effectivement, je ne l’ai pas souligné dans le billet car on ne peut pas tout dire, mais il a expliqué que pour nous, c’est aussi possible. Non pas qu’on ne le sache pas, mais c’est toujours bien de se l’entendre dire, confirmer.

  5. David LIMB

    Mais pourquoi ais-je pris la peine de prendre des notes ???… Tu as tout retranscrit et beaucoup mieux que moi ! Bravo :!
    Reste maintenant à méditer et appliquer les leçons que ce soit professionnellement mais aussi sur le plan personnel.

    1. Mylène

      Merci beaucoup ! Oui, effectivement, sur les deux plans, mettre en application ces conseils, cela devrait être payant. Pour certains, j’ai déjà testé et approuvé, comme on dit. 😉

  6. Doris de Caraibexpat

    Excellente article notamment la conclusion : « Il n’y a pas d’âge pour entreprendre. C’est un état d’esprit. C’est une volonté. » Je dirai même « Il n’y a pas de culture pour entreprendre. C’est un état d’esprit. C’est une volonté. » car encore aujourd’hui aux Antilles-Guyane et malgré toutes les mesures incitatrices existantes il ne faut clairement pas s’attendre à ce que ses valeurs d’entrepreneur soient transmises.

    1. Mylène

      Merci, j’ai choisi cette conclusion, car elle était une ouverture vers la réflexion. Entreprendre est une option. Et donc c’est à chacun de décider si cette voie l’intéresse, en mesurant toutes les difficultés mais aussi satisfactions qu’elle comporte.

  7. Vitty

    Super article! Je retiens Garder son focus: en tant qu’ entrepreneur, on peut facilement perdre de vue son objectif et prendre des chemins de traverse au détriment de son objectif initial! Je l’expérimente en ce moment dans ma nouvelle activité. Donc je valide à 100%. Merci Mylème pour le partage 🙂

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