Guadeloupe : direction Marie-Galante !

Guadeloupe : direction Marie-Galante !

Avec Marie-Galante, tout commence par le bateau.

Ou plutôt, d’abord, par un passage à la caisse pour le moins douloureux pour celui qui ne possède pas la carte « résident » qui donne droit à un billet au coût réduit – aide régionale au transport maritime oblige. Si comme moi, vous ne résidez pas dans l’île et vous n’avez droit à aucune des réductions habituelles – jeunes/seniors, eh bien, l’aller-retour entre Pointe-à-Pitre en Guadeloupe continentale et Grand-Bourg à Marie-Galante vous coûtera 42,60 euros.

Une fois le montant acquitté, vous pouvez embarquer dans un bateau assez confortable, bien équipé, pour un trajet d’un peu moins d’une heure. Une heure, cela paraît interminable quand la mer est « démontée » – vu qu’il s’agit de la mer des Caraïbes, cela arrive souvent – et que vous souffrez d’un épouvantable mal de mer. C’est mon cas. Voilà pourquoi parmi mes souvenirs d’enfance en lien avec Marie-Galante, j’en ai beaucoup de ma personne, malade sur ce fichu bateau, un sac en plastique à la main, espérant désespérément apercevoir « la terre promise », c’est-à-dire le port de Grand-Bourg.

Guadeloupe : direction Marie-Galante !Guadeloupe : direction Marie-Galante !Guadeloupe : direction Marie-Galante !Guadeloupe : direction Marie-Galante !

Bref. Voici enfin venue l’heure du débarquement.

Et là, quel plaisir de poser le pied sur la terre ferme, surtout sur celle de Marie-Galante ! Le port, ce n’est plus celui de mon enfance, où régnait une certaine désorganisation, où il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin entre ceux qui débarquaient, ceux qui étaient venus les accueillir et ceux qui voulaient déjà rejoindre le bateau pour embarquer pour le trajet retour. Finie la cohue. Le port s’est organisé, modernisé et embelli.

Après le port, point besoin d’aller très loin pour atteindre le bourg, ses habituels commerces et retrouver ses marques. Certes, il y a de nouveaux bâtiments, d’autres détruits, d’autres rénovés… Mais il reste ce sentiment diffus que si Marie-Galante évolue, elle garde ce charme indescriptible et cette authenticité qui la rendent si prisée et aimée.

Venir à Marie-Galante me renvoie immanquablement à une foule de souvenirs, à des senteurs – sirop de batterie, cannes, la mer, etc., mais aussi à des moments de joie partagés avec ma famille, en particulier mes cousins durant les grandes vacances, aux belles et anciennes traditions.

L’île fourmille de merveilles que l’Office de tourisme présente bien. J’apprécie particulièrement le château Murat et son domaine chargé d’histoire.

Cependant, je ne peux écrire un billet sur Marie-Galante sans pointer du doigt, en vrac et de manière incomplète, quelques problématiques et enjeux auxquels l’île doit aujourd’hui faire face.

1. Le départ en masse de ses habitants, en particulier des jeunes pour les études, pour le travail. La population décroit chaque année, ce qui fait craindre le pire pour l’avenir.

2. La cherté de la vie, encore plus importante qu’en Guadeloupe continentale.

3. Le nombre de terres en indivision et donc inutilisées.

4. Le développement du territoire.

« Marie-Galante péyi doubout », regroupant 13 organisations syndicales, a mené en 2011 une mobilisation pour obtenir la satisfaction de plusieurs revendications, dont le maintien de toutes les activités de l’hôpital.

Enfin, pour terminer ce billet sur une bonne note, parlons un peu culture.

Difficile de ne pas citer le fameux titre de Laurent Voulzy, « Belle-île-en-mer – Marie-Galante ».

Il y a aussi « Marie-Galante» de Patrice Hulman.

Je vous invite à découvrir les œuvres de Guy Tirolien, le plus célèbre écrivain de Marie-Galante (certes il est né et a vécu ses premières années en Guadeloupe continentale), décédé en 1988, à l’âge de 71 ans. Son plus célèbre texte est « Prière d’un petit enfant nègre » dont j’apprécie particulièrement ces rimes :

« Je préfère vers l’heure où la lune amoureuse

Parle bas à l’oreille des cocotiers penchés

Ecouter ce que dit dans la nuit

La voix cassée d’un vieux qui raconte en fumant

Les histoires de Zamba et compère Lapin

Et bien d’autres choses encore

Qui ne sont pas dans les livres. »

Juste magnifique !

Billet publié le 18 décembre 2012 sur mon précédent blog et légèrement modifié. 

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