Le Pass Culture a été conçu pour rapprocher les jeunes de la culture. Depuis 2021, chaque jeune âgé de 15 à 18 ans peut bénéficier d’un crédit — jusqu’à 300 euros — à dépenser dans des librairies, cinémas, musées, concerts, cours artistiques ou plateformes culturelles.
Cependant, en Guadeloupe, le dispositif reste encore trop discret, alors qu’il pourrait jouer un rôle clé dans la valorisation du patrimoine local et le développement des acteurs culturels du territoire.
Un outil bien pensé, mais mal diffusé
Sur le papier, le Pass Culture a tout pour plaire : il soutient l’accès des jeunes à la culture, encourage la curiosité, et peut dynamiser les structures locales.
Dans la pratique, la communication autour du dispositif reste limitée en Guadeloupe. Beaucoup de lycéens ignorent qu’ils peuvent y avoir accès. D’autres ne trouvent pas d’offres intéressantes à proximité de chez eux.
Résultat : un potentiel considérable, mais largement inexploité.
Trop peu d’acteurs culturels inscrits
Le Pass Culture repose sur un réseau d’offreurs — librairies, associations, écoles d’art, organisateurs d’ateliers, musées, structures de spectacle vivant — qui doivent s’enregistrer sur la plateforme.
Or, en Guadeloupe, ce réseau reste trop limité.
Beaucoup d’acteurs culturels locaux ne sont pas encore inscrits, souvent par manque d’information ou parce qu’ils jugent les démarches trop complexes.
Et pourtant, s’enregistrer sur la plateforme est gratuit, et permet de gagner en visibilité tout en attirant un nouveau public : les jeunes.
Donner toute sa place à la culture guadeloupéenne
Le Pass Culture ne devrait pas seulement servir à acheter des livres de métropole ou des abonnements en ligne.
En Guadeloupe, il pourrait devenir un véritable outil de transmission culturelle.
Pourquoi ne pas l’utiliser pour promouvoir :
- des cours de gwo ka, de chant ou de danse traditionnelle,
- des ateliers de cuisine locale, de percussions, de théâtre créole,
- des visites guidées de sites patrimoniaux, de jardins créoles ou de distilleries ?
Autant d’activités qui ancreraient le dispositif dans la réalité guadeloupéenne et donneraient du sens à la découverte culturelle.
Un enjeu collectif : institutions, enseignants, structures culturelles
Pour que le Pass Culture prenne toute sa place ici, il faut un véritable élan collectif :
- que les enseignants soient formés et incités à proposer des offres collectives,
- que les collectivités locales soutiennent la promotion du dispositif,
- que les structures culturelles soient accompagnées dans leur inscription,
- que les jeunes soient informés de manière simple et directe, dès le collège.
C’est à cette condition que le Pass Culture pourra devenir un moteur d’accès à la culture et d’identité territoriale en Guadeloupe.
Un défi à relever
La Guadeloupe regorge de talents, de savoir-faire, de lieux culturels inspirants. Le Pass Culture est une chance pour les mettre en avant.
Encore faut-il que les acteurs s’en emparent pleinement.
Entre les mains des jeunes, le Pass Culture est un passeport vers la découverte de soi, de son île et de sa culture.