Le gouvernement des Bahamas a signé un prêt d’environ 77,4 millions d’euros, avec la Banque interaméricaine de développement (BID) pour moderniser les systèmes de la compagnie publique Bahamas Power and Light (BPL). Ce financement arrive dans un contexte de fragilité chronique du réseau, marqué depuis des années par des coupures fréquentes, des centrales vieillissantes et une dépendance très forte aux combustibles fossiles.
Les Bahamas comptent parmi les États de la région où l’électricité est la plus chère. Les pertes techniques, la vétusté des installations et les difficultés à assurer une production stable pèsent lourd sur les ménages, les entreprises et la compétitivité du pays.
Objectif : fiabilité, efficacité et résilience climatique
Selon les informations de la BID, ce prêt financera plusieurs chantiers structurants :
- modernisation des systèmes de distribution
- optimisation de la gestion du réseau
- réduction des pertes d’énergie
- déploiement progressif d’énergies renouvelables
- renforcement de la résilience face aux risques climatiques.
L’archipel reste extrêmement exposé aux ouragans. Chaque saison cyclonique fragilise les infrastructures électriques, et certains équipements n’ont jamais été totalement remis à niveau après des événements majeurs. Le programme vise donc aussi à renforcer le réseau pour qu’il résiste mieux aux tempêtes, un impératif dans une région où l’intensité des phénomènes extrêmes ne cesse d’augmenter.
Des années de tensions autour de BPL
Les débats sur l’énergie agitent régulièrement la vie politique bahamienne. BPL a traversé plusieurs crises : déficit financier, gestion contestée, investissements repoussés, interruptions à répétition. La signature de ce prêt représente un geste politique fort du gouvernement, qui veut montrer qu’il prend à bras-le-corps un sujet devenu sensible.
Les attentes sont énormes.
- Les entrepreneurs réclament un réseau plus stable, essentiel pour leurs activités.
- Les particuliers sont excédés par des factures parmi les plus élevées de la région.
- Le secteur touristique, pilier économique, dépend d’un approvisionnement fiable.
La modernisation devient donc une priorité nationale.
Un enjeu régional : accélérer la transition énergétique
Le cas bahamien reflète une réalité plus large dans la Grande Caraïbe : réseaux vieillissants, dépendance au diesel, coûts élevés. Les institutions régionales et internationales multiplient les financements pour aider les États à moderniser et à diversifier leurs systèmes.
Pour les Bahamas, ce prêt pourrait accélérer l’intégration des énergies renouvelables, notamment le solaire et le stockage, une étape cruciale pour réduire la facture énergétique et améliorer la stabilité du réseau. Le pays affiche des ambitions en matière de transition énergétique, mais les résultats concrets ont tardé à venir.







