Brumes de sable : quand le Sahara souffle sur la Guadeloupe

Chaque année, à certaines périodes, le ciel de la Guadeloupe prend une teinte laiteuse. L’air devient plus sec, la lumière plus tamisée, et une fine poussière vient s’accrocher aux voitures, aux volets, à nos poumons aussi. Ces phénomènes, bien connus des habitants de la Caraïbe, portent un nom : les brumes de sable sahariennes.

Du Sahara aux Antilles : un voyage de milliers de kilomètres

Tout commence à des milliers de kilomètres, dans l’immensité brûlante du Sahara. Lorsqu’une tempête de sable s’y lève, elle projette dans l’atmosphère d’immenses quantités de poussières fines. Portées par les alizés, ces particules voyagent au-dessus de l’océan Atlantique jusqu’à atteindre les Antilles, l’Amérique du Sud et même parfois les États-Unis.

Ce transport se fait au sein d’un gigantesque courant d’air chaud et sec appelé le Saharan Air Layer (SAL). Résultat : lorsque cette masse d’air touche la Guadeloupe, le ciel se voile, la visibilité baisse, et l’air devient nettement moins respirable.

Un phénomène en hausse ?

Depuis quelques années, les épisodes de brumes de sable semblent plus fréquents, plus longs, et parfois plus denses. En cause :

  • Le réchauffement climatique, qui accentue la désertification du Sahara.
  • Les modifications dans les régimes de vents, qui facilitent le transport de ces particules vers l’ouest.
  • Et sans oublier, bien sûr, une meilleure surveillance du phénomène grâce aux satellites et aux capteurs de qualité de l’air.

Des conséquences bien réelles

Au-delà des chiffres, ce sont surtout nos corps et notre quotidien qui ressentent l’intensité croissante de ces épisodes.

• Pour notre santé

Ces poussières sont si fines qu’elles pénètrent profondément dans nos voies respiratoires. Elles peuvent aggraver :

  • les crises d’asthme
  • les bronchites chroniques
  • les maladies cardiovasculaires

L’Agence régionale de santé (ARS) recommande systématiquement aux personnes fragiles (enfants, personnes âgées, malades chroniques) de limiter les efforts physiques et de rester à l’intérieur lors des pics.

• Pour l’environnement

Paradoxalement, ces brumes ne sont pas que néfastes. Elles apportent avec elles des minéraux comme le fer et le phosphore, bénéfiques pour les sols et certaines zones marines. Elles fertilisent les forêts amazoniennes, par exemple.
Cependant, localement, en Guadeloupe, une trop forte concentration de particules peut nuire aux cultures, en obstruant les stomates des feuilles et en limitant la photosynthèse.

• Pour la vie quotidienne

  • Dépôts sur les surfaces extérieures, rendant l’entretien plus difficile.
  • Réduction de la production d’énergie solaire.
  • Parfois, perturbations dans le trafic aérien.
  • Et cette impression étrange d’un ciel sans relief, presque dystopique.

Que faire face à ces brumes ?

  • Suivre les bulletins de qualité de l’air diffusés par Gwad’Air ou Madininair.
  • Limiter les activités physiques extérieures lors des pics.
  • Aérer aux bonnes heures et se protéger avec des masques FFP2 si besoin.
  • Nettoyer régulièrement les surfaces pour éviter l’accumulation de poussières.

Mylène Colmar

Journaliste, consultante éditoriale et éditrice, je vis en Guadeloupe, archipel au coeur de la Grande Caraïbe. Caribbean blogger depuis 2007, je je tiens Le blog de Mylène Colmar depuis 2015.
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