Caraibe & coopération : Karib Horizon, une valeur ajoutée en construction

La coopération dans la Caraïbe… Vaste histoire !

Cela fait partie des grands enjeux de notre région auxquels je consacrerai des billets de blog rédigés à partir de recherches fouillées dans les semaines à venir.

Cependant, actualité oblige, je me devais de vous livrer des informations sur Karib Horizon, le Réseau Régional MultiActeurs (RRMA) que j’ai évoqué sur ce blog il y a un peu plus d’un an.  En effet, le 12 octobre, s’est tenu à la Maison de la citoyenneté à Pointe-à-Pitre la 2e rencontre de cette jeune structure associative dans le paysage de la coopération caribéenne, seul RRMA des Outre-mer. Objectif : permettre aux membres d’échanger sur les différents travaux des commissions thématiques, mais aussi présenter le nouveau site web.

Afin de recueillir le maximum d’informations, j’ai interviewé deux des acteurs majeurs de Karib Horizon :

Nadège A. Saha, sa présidente depuis le 6 octobre 2018, date du lancement officiel du RRMA

Melly Ufens, la chargée d’appui pour l’animation de ce réseau.

De notre échange, j’ai relevé cinq points essentiels.

 

1.

Karib Horizon est construit sur des bases solides.

Solides, d’abord parce que ce RRMA est à l’initiative d’une autre structure de la coopération caribéenne bien connue en Guadeloupe : le CO.RE.CA pour COntacts et REcherches en CAraïbes, une association à but non lucratif, créée en 1991 et qui compte environ 200 membres. Je vous invite à lire le billet que j’ai publié sur elle, il y deux ans.

Ensuite, parce que la création de Karib Horizon est le fruit de plusieurs mois de travail. Unite Caribbean, entreprise caribéenne de conseil en coopération et développement basée en Guadeloupe, a accompagné l’équipe de Karib Horizon concernant l’identification des acteurs et la structuration du réseau. Cette société a mis à disposition un de ses consultants, Melly Ufens, afin qu’elle apporte son expertise en tant que chargée d’appui pour l’animation du RRMA. Débutée en juin dernier, sa mission devrait s’achever en décembre prochain.

Melly Ufens : « Structuré officiellement le 6 octobre 2018, Karib Horizon a été porté par le CORECA sur des fonds du ministère des affaires étrangères. Onze RRMA existaient déjà en France hexagonale. Nous avons donc pu nous appuyer sur eux, en rencontrant certains de leurs membres en juillet dernier. Ils ont manifesté une réelle volonté d’échanger avec nous et nous ont renseigné concernant toutes les questions de fond : animation du réseau, gestion administrative, recrutement, gestion d’une équipe, etc. »

 

2.

L’équipe est expérimentée, mais relativement jeune 

Dans nombre d’associations, le constat est le même, les membres impliqués sont plutôt vieillissants. Cependant, l’équipe cœur de Karib Horizon compte plusieurs trentenaires, parmi lesquels Nadège A. Saha, sa présidente, qui ne s’attendait pas du tout à être élue à cette fonction.

« Je ne m’étais jamais dit que je serais présidente. Le 6 octobre, jour de la création de Karib Horizon, j’étais présente pour aider à l’organisation de l’événement, car je suis membre du CORECA. Par ailleurs, je représentais mon association, Carilead – pour Caribbean Leaders – que j’ai créée en 2017 afin de mettre en lumière des leaders caribéens que j’ai rencontrés dans le cadre de mes actions associatives. Lors de l’assemblée générale, beaucoup de personnes ont pensé à moi, car je faisais partie du comité de pilotage depuis le début. Mon nom a été proposé et j’ai donc été désignée présidente à l’unanimité. »

 

3.

Des missions clairement définies

« Identifier, rassembler et accompagner les porteurs de projets de coopération et de solidarité internationale », telle est la mission de Karib Horizon rappelée par Melly Ufens.

« Notre force est que nous nous inscrivons dans un cadre déjà établi, avec lequel on ne peut pas faire tout et n’importe quoi. Notre challenge est que le réseau devienne une réelle valeur ajoutée par rapport à ce qui existe déjà, qu’il se démarque des autres structures de la coopération, en permettant la concrétisation de projets majeurs. Ce challenge ne pourra être relevé que si les membres jouent le jeu, travaillent ensemble. »

A noter que Karib Horizon, qui ne compte pas de salarié pour le moment, devrait bientôt disposer d’un permanent pour assurer la gestion administrative, l’animation, mais aussi la veille concernant les projets de coopération en cours.

« Dans nombre de RRMA de France Hexagonale, des personnes sont payées pour être chargés de mission, d’animation. Ces réseaux fonctionnent comme des mini-entreprises. Nous devons aller vers cette professionnalisation qui est nécessaire à la réussite d’une telle initiative », a souligné Nadège A. Saha.

 

4.

Le réseau est constitué d’une trentaine de membres, mais devrait s’étendre.

A ce jour, le réseau est constitué d’une bonne trentaine de membres : des associations – majoritairement culturelles, des institutions publiques, des acteurs économiques.

 

 

Pour rejoindre Karib Horizon, il faut obligatoirement être une personne morale et payer une cotisation qui varie entre 100 et 1000 euros, le montant maximal étant réservé aux collectivités de plus de 20 000 habitants.

 

5.

Le site internet du réseau sera une base d’informations intéressante.

« Le site sera un portail web qui offrira une carte présentant les projets de coopération en cours et passés. Ainsi, l’internaute pourra trouver toutes les actions effectuées par chacune des associations membres.  Il comportera une partie intranet via laquelle les membres du RRMA pourront mettre à jour leurs actualités. Ce sera très important que les membres soient réactifs et fournissent les informations. De plus, le site comportera des informations sur les RRMA, un format qui reste peu connu en Guadeloupe », a expliqué Melly Ufens.

Et d’ajouter : « L’objectif à long terme est que le portail devienne un réel observatoire des initiatives de coopération internationale en Guadeloupe et au-delà ».

 

A noter que Karib Horizon a sa newsletter trimestrielle nommée Kari’On

 

Longue vie à Karib Horizon, afin qu’il devienne cette valeur ajoutée supplémentaire dont, à mon avis, la Grande Caraïbe devrait grandement bénéficier à moyen, long terme.

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