Caricom : ce désagréable sentiment de piétinement

Michel Martelly, le président de la République d’Haïti, a souligné le caractère historique de la 24e réunion intersessionnelle de la Caricom qui se déroulait en Haïti, en février 2013, dans son discours d’ouverture :

« Pour le peuple haïtien ouvert et hospitalier, cette importante rencontre est un événement inédit dans ses annales et il apprécie pleinement l’honneur qui lui est fait de pouvoir recevoir ses frères et sœurs venus de toute la région Caraïbe en vue de travailler ensemble sur la résolution des défis communs dans le domaine du développement durable. »

Une première pour Haïti qui n’avait jamais accueilli de telle réunion depuis son adhésion en 1998 (Haïti est devenue membre de plein droit en 2002).

Une réunion historique donc, mais pas seulement, dixit Michel Martelly :

« Pendant deux jours, cette conférence de haut niveau nous donnera l’occasion de délibérer sur des problèmes cruciaux de la région. Je commencerai par citer le problème de la circulation des personnes et des biens. Nos pays vivent une situation paradoxale : si près mais pourtant si loin ! Parmi tant d’autres facteurs, l’inexistence d’un système de transport dédié constitue le cœur de ce problème. En effet, pour certains de nos concitoyens, voyager au sein de la Communauté relève de l’odyssée. »

Les gouvernants des pays membres de la Caricom et la délégation importante les accompagnant – le chiffre de 100 personnes a été avancé – avaient à traiter nombre de problématiques. Cependant, après avoir lu le communiqué de conclusion de cette 24e réunion de la Caricom et d’autres articles sur le sujet, je constate que celle-ci n’a débouché sur aucune réponse/mesure/solution/avancée concrète concernant ces problématiques.

Discuter, constater, promettre. La Caricom excelle en la matière.

Par contre, en terme de résultats, de projets, cela reste faible. Est-ce à cause des difficultés qui caractérisent la zone, ou du manque de volonté, d’engagement, des gouvernants et représentants, que l’organisation caribéenne n’est pas parvenue à adopter des mesures déterminantes pour la construction de la Grande Caraïbe ? Toujours est-il qu’une fois de plus, après cette réunion, il reste ce lourd, exaspérant, sentiment de piétinement.

Pour autant, je ne remets pas en cause l’intérêt d’organiser de tels sommets, car échanger entre Caribéens me semble profitable, et ils constituent de bonnes occasions pour communiquer/informer. Cette 24e réunion de la Caricom a ainsi donné lieu à plusieurs articles sur la Caraïbe, mais aussi à une bonne couverture sur les réseaux sociaux – notamment sur Twitter, ce dont je ne peux que me réjouir. Néanmoins, quitte à me répéter, j’aurais préféré pouvoir écrire sur une ou des grandes annonces suite à cette réunion, plutôt que sur leur absence.

Une réunion succédant à une autre, la Caricom doit à nouveau se réunir en juillet prochain à Trinidad-and-Tobago.

Et l’organisation souhaite organiser dans les prochains mois un sommet avec les Etats-Unis pour discuter de sécurité et de changements climatiques.

Billet publié le 28 février 2013 sur mon précédent blog et légèrement modifié. 

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