Ils ne sont pas chefs d’Etat, de gouvernement ou encore ministres, mais secrétaires ou directeurs généraux, présidents, d’importantes entités de la Grande Caraïbe.
Des visages, des noms qui se retrouvent (de temps en temps) dans l’actualité, mais qui restent peu connus du grand public. Et pourtant, eux aussi sont aux manettes dans la région. Difficile de tous les présenter, alors j’en ai retenu 10.
1.
Irwin Larocque, secrétaire général de la Caricom
Secrétaire général de la Communauté caribéenne, dite Caricom, depuis 2011, Irwin Larocque a le privilège de voir passer les présidents à la tête de l’institution, alors que lui reste. Cependant, il doit aussi composer avec tous ces changements : autant de personnalités que de pays, que de coutumes, et donc que de difficultés. Actuellement, la Caricom est présidée par le charismatique Ralph Gonsalves, le premier ministre du petit archipel de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Ce Dominicain, qui a travaillé dans différents ministères de son pays pendant 14 ans, a également été de 2005 à 2011 secrétaire général adjoint pour le commerce et l’intégration économique au Secrétariat de la Caricom.
2.
Alfonso Múnera Cavadía, secrétaire général de l’AEC
Depuis janvier 2012, Alfonso Múnera Cavadía est le secrétaire général de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), autre institution phare en matière de construction de la Grande Caraïbe. Il a d’ailleurs récemment signé les actes officialisant les adhésions de la Guadeloupe et de la Martinique en tant que membres associés en leur nom propre de l’AEC.
Ce Colombien multi-diplômé (droit, sciences politiques, histoire) a notamment été conseiller spécial pour les Caraïbes (2009-2010), et ambassadeur de la Colombie en Jamaïque (1999 -2003). Il a donc toutes les cartes en main pour remplir sa mission principale, hautement diplomatique : « Faire le lien » entre les différents membres de l’AEC. Pas facile…
3.
Didacus Jules, directeur général de l’OECO
A partir du 1er mai prochain, le directeur général de l’Organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OECO) sera Didacus Jules, un Saint-Lucien qui était jusque-là à la tête de la direction du Conseil des examens de la Caraïbe (CXC).
Selon le communiqué de l’OECS annonçant cette nomination, Didacus Jules aurait été choisi parmi un important panel de candidats. Il lui reviendra de continuer d’assurer le bon fonctionnement de l’institution et sa représentation. Un nom à retenir donc.
4.
Alicia Bárcena Ibarra, secrétaire générale de la CEPALC
Enfin une femme, me direz-vous (ou pas) ! La secrétaire générale de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) est une Mexicaine, Alicia Bárcena Ibarra.
Diplômée d’Harvard, diplomate, elle a occupé d’importants postes au sein des Nations unies. Elle connaît donc bien les rouages de l’organisation internationale, ce qui est plus qu’indispensable pour le lobbying à mener pour obtenir des décisions, financements, pour le développement de nos régions.
5.
Jeffrey Webb, président de la CONCACAF
Lourde succession pour Jeffrey Webb, qui a succédé au scandaleux Jack Warner, à la présidence de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), en 2012.
Originaire des îles Caïmans, il était auparavant « connu » pour être un homme d’affaires à succès. Football et business, un duo classique, mais qui ne font pas toujours bon ménage. Bref. Pour le moment, rien à signaler.
A noter que Jeffrey Webb était il y a quelques semaines en Guyane pour annoncer que le département français devenait le 41e membre de la CONCACAF… après 32 ans d’attente !
6.
Beverly Nicholson-Doty, présidente de la CTO
Beverly Nicholson-Doty est l’actuelle présidente de la Caribbean Tourism Organization (CTO). Elle a été élue en 2012, pour un mandat de deux ans. Cette année, une nouvelle élection aura donc lieu.
Originaire des Iles vierges américaines, Beverly Nicholson-Doty, fait partie de ces dirigeants qui ont commencé tout en bas de l’échelle – elle a débuté en tant qu’agent de réservation dans un hôtel – et ont gravi les échelons. Au fil des ans, elle a multiplié les hauts postes et les distinctions dans le secteur du tourisme. Elle maîtrise vraiment son sujet.
Durant sa présidence, elle a tenté de rapprocher les territoires (conférences, partenariats) afin qu’ils promeuvent la Caraïbe comme une destination touristique unique. Pas facile et pari pas encore gagné.
7.
Roberto Roy, président du bureau de l’Autorité du canal du Panama
Je ne rappellerai pas l’importance du canal du Panama, en cours d’élargissement via des travaux pharaoniques et fort coûteux, et l’impact que cela aura pour la région, le commerce international. Mais cela explique la présence dans cette liste de Roberto Roy, le président du bureau de l’Autorité du canal du Panama. (D’accord, j’ai un peu « triché » sur le concept même du billet, puisqu’il est aussi le ministre des Affaires du canal au Panama… mais impossible de ne pas le mentionner.)
Roberto Roy, Panaméen, ingénieur civil de formation, remplit une bien lourde tâche, rendue ardue par le feuilleton des travaux du canal – le dernier épisode en date étant une grève des ouvriers. Avec le retard pris, les surcoûts astronomiques, on en vient à se demander s’il en sortira indemne ?
8.
Fred Constant, ambassadeur délégué à la coopération régionale
Le Martiniquais Fred Constant est depuis octobre 2011 ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane, rattaché au ministère des Outre-mer de la France.
C’est donc lui (notamment) qui est à la manoeuvre concernant les adhésions de la Guadeloupe et de la Martinique dans des organisations caribéennes comme l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), la Communauté caribéenne. Voilà pourquoi il figurait en bonne place sur les photos des signatures des actes d’adhésion de ces départements en tant que membres associés en leur nom propre à l’AEC, il y a quelques jours.
Fred Constant a débuté sa carrière comme professeur en science politique à l’université des Antilles et de la Guyane, avant d’occuper de multiples fonctions à l’international. Il a ainsi été conseiller de coopération auprès de deux ambassades de France.
9.
Pamela Coke-Hamilton, directrice générale de la Caribbean Export Development Agency
Pamela Coke-Hamilton dirige depuis novembre 2010 l’agence de développement de l’export caribéen, entité rattachée au Cariforum.
Cette Jamaïcaine, avocate en commerce international de formation, a occupé des postes de direction au sein de la Banque interaméricaine de développement et de l’Organisation des Etats américains.
Pour en savoir plus sur cette femme qui apparemment mérite vraiment d’être connue, je vous invite à lire cet élogieux texte (en anglais).
10.
Gerard S. Johnson, directeur général du département Caraïbes de la BID
Originaire de Trinidad-et-Tobago, Gerard S. Johnson dirige le département Caraïbes de la Banque interaméricaine de développement (BID) depuis septembre 2001. Une belle longévité !
Son département est « chargé de la promotion et de l’élaboration des stratégies et des programmes d’action par pays aux Bahamas, à la Barbade, au Guyana, en Jamaïque, au Surinam et à Trinité-et-Tobago », dixit la présentation officielle de la BID.
Economiste de formation, il a occupé de nombreux postes à l’international dans la banque, essentiellement. Un Caribéen de plus au parcours fort impressionnant !
Billet publié, en deux parties, les 28 et 29 avril 2014, sur mon précédent blog.
Comments
Les infos ici sur cette page sont bien intéressantes. J’ai vraiment bien aimé, un article qui est bien écrit et nous permet d’en savoir un peu plus sur le sujet. Bien vu !
Amandine Luong / MELTY.FR