Coopération régionale Caraibe : coordination et compromis indispensables

Cherté du transport, insécurité, manque de coordination, telles sont les problématiques abordées par Sally Yearwood, la directrice de l’Action Caraïbe Amérique centrale, lors de la conférence-débat sur les « défis et perspectives pour la coopération régionale dans la Caraïbe et l’Amérique centrale », le 26 avril, à l’Espace régional, en Guadeloupe.

Pour animer cette conférence qu’il organisait sous l’égide de la Région Guadeloupe, l’Institut de coopération franco-caraibe (ICFC) a invité Sally Yearwood, la directrice de l’Action Caraïbe Amérique centrale (ACAC), une organisation non gouvernementale, basée à Washington, qui encourage le développement du secteur privé dans cette zone.

Elle « facilite les actions porteuses de développement durable dans les pays, en accroissant les échanges commerciaux, mais en garantissant surtout que les règles sociales et environnementales internationales soient respectées », a précisé Alex Falémé, le président de l’ICFC.

Lors de son discours de présentation, Mme Yearwood a pointé du doigt la cherté et le manque d’efficacité du transport maritime, pourtant si important pour l’intégration régionale et le commerce caribéen.

Selon elle, ces problématiques s’expliquent notamment par le fait que les gouvernements de cette zone soient encore réticents à privatiser les infrastructures portuaires, d’où un manque de compétitivité et de modernisation, par l’insuffisance de partenariats entre les entreprises de transport et de coopération entre les ports de ces territoires.

Or, les régions caribéennes devraient recevoir dans les années à venir encore plus de marchandises, du fait du projet d’extension du Canal de Panama, avec la construction en cours d’une voie de passage – la fin des travaux étant prévue pour 2014.

« Défi de taille »

« Développer une politique commerciale coordonnée entre les territoires caribéens requiert des compromis, ce qui constitue un défi de taille vu leur différence de priorité, la diversité de leurs structures économiques et leur réticence historique à renoncer à leur contrôle concernant certaines décisions politiques », a assuré Sally Yearwood.

Par ailleurs, elle a insisté sur « la nécessité d’une approche coordonnée pour lutter contre l’insécurité », en nette augmentation dans cette zone et qui représente une menace pour l’industrie du tourisme et l’économie.

Se référant à l’agenda prévu par la Communauté Caribéenne (CARICOM), Mme Yearwood a qualifié de « lent » le processus de coopération régionale, dont les obstacles majeurs restent la grande différence de situation économique entre les territoires et l’absence d’une volonté politique claire des gouvernants.

Ndlr : Action Caraïbe Amérique Centrale (ACAC), traduction française de Caribbean Central American Action (CCAA).

Publié dans le magazine Interface, 2012, numéro 8. 

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