Billet publié en 2013 sur mon précédent blog et légèrement modifié.
S’il est un territoire francophone que je connais un peu et que j’apprécie beaucoup, c’est bien le Québec, dont l’un des grands enjeux reste la préservation du français.
En janvier 2007, en plein hiver, je débarquais à Montréal pour effectuer une année d’études. Je n’avais que mes vagues souvenirs d’un séjour précédent que j’avais fait enfant, les informations lues pour préparer le séjour, les papiers administratifs et visas nécessaires et le contact d’un ami. Autrement dit, pas grand chose. Une année plus tard, j’en repartais remplie de tristesse, car je laissais derrière moi beaucoup d’amis, des souvenirs partagés, Montréal. Depuis, j’y retourne dès que cela m’est possible.
Lorsque je dis aux gens que les Guadeloupéens et les Montréalais sont plus proches qu’on ne le pense, ils me regardent souvent d’un air interloqué.
Pourtant, j’ai noté plusieurs ressemblances :
- Ils habitent dans des îles. Certes, Montréal est nord-américaine et compte près de 1,7 million d’habitants, tandis que la Guadeloupe est en fait un archipel caribéen et est peuplé d’un peu plus de 400 000 habitants. Mais tout de même.
- Ils parlent français. Beaucoup de Montréalais parlent aussi anglais. Beaucoup de Guadeloupéens parlent aussi créole. Balle au centre.
- Ils – enfin, la plupart – ont un accent, bien connu.
- Ils sont (re)connus pour leur convivialité, leur côté chaleureux, mais aussi leur attitude réservée.
Peut-être à cause de ces ressemblances et de toutes ces autres petites choses trop longues à énumérer, Montréal est un peu comme un second chez moi.
Depuis quelques années, nombreux sont les Guadeloupéens qui ont choisi de se tourner vers le Québec, et plus généralement le Canada, des territoires voisins (à un peu plus de 4 heures en vol direct) et perçus comme des « eldorados », plus ouverts et accessibles que les Etats-Unis, plus dynamiques et prometteurs que l’Europe.
Les jeunes Guadeloupéens s’y installent d’autant plus volontiers qu’ils y sont encouragés par la Région Guadeloupe qui a signé plusieurs conventions :
- Avec l’Office franco-québécois de la Jeunesse
- Avec trois universités québécoises – l’UQUAM, l’UTR, l’UQAR, comportant des bourses
- Avec des Cegeps, qui sont des collèges d’enseignement général et professionnels.
D’autres espèrent pouvoir y trouver l’emploi à durée indéterminée qu’ils peinent à décrocher en Guadeloupe, département où le chômage chez les jeunes est particulièrement élevé. Certains secteurs identifiés par les services québécois et canadiens, sont d’ailleurs très demandeurs.
Cependant, si je suis la première à mettre en avant les qualités du Québec, je ne manque jamais de préciser les embûches que les postulants à l’immigration doivent surpasser pour y vivre durablement.
- Dans la Belle Province, les températures sont agréables, tropicales en été mais – malheureusement – il y a aussi l’hiver, ses tempêtes de neige, ses températures glaciales et autres désagréments.
- Les démarches pour obtenir les visas nécessaires pour y travailler ou y étudier sont longues (selon les visas, cela va de quelques semaines à plusieurs mois) et certaines assez coûteuses. Une grande motivation est indispensable.
- Tous les diplômes ne sont pas reconnus, toutes les formations non plus. Et, bien sûr, comme dans les autres puissances mondiales, certains secteurs sont beaucoup moins demandeurs en terme d’embauches.
- Les prix des billets d’avion pour des vols directs vers la Caraïbe assurés par Air Canada sont élevés, mieux vaut s’y prendre tôt. Mais si la compagnie canadienne développe sa compagnie low cost en projet, les tarifs devraient sûrement baisser. Espoir.