Il est blanc, doré ou noir, chaud sous les pieds, parfois fin comme de la poudre, parfois rugueux. D’où vient le sable des plages caribéennes ? Spoiler : ce n’est pas (que) la mer qui le fabrique.
Le sable blanc, fruit de la vie marine
Les plus belles plages de la Grande Caraïbe – aux Bahamas, à Anguilla, à la Barbade ou à Saint-Barthélemy – doivent leur sable blanc éclatant à… des animaux marins. Ce sable est principalement composé de fragments de coraux, de coquillages, d’algues calcaires et de squelettes de micro-organismes. Quand ces organismes meurent, ils se désagrègent sous l’action des vagues et des courants, se déposant peu à peu sur le rivage.
Et il y a un acteur inattendu dans cette histoire : le poisson-perroquet. Ce poisson broute les coraux pour se nourrir des algues, broie le calcaire… et le rejette sous forme de sable. Un seul poisson-perroquet adulte peut produire plus de 100 kg de sable par an. Autant dire que ces poissons sont de véritables “bâtisseurs de plages” caribéennes.
Le sable noir, héritage du feu
Certaines plages, notamment en Martinique, à Saint-Vincent, à la Dominique ou à Montserrat, ont un sable noir, parfois argenté. Ce sable vient des roches volcaniques. Quand un volcan entre en éruption, la lave se refroidit au contact de l’eau et se fragmente en minuscules particules. Au fil des siècles, ces particules s’érodent et forment des plages sombres, plus lourdes et plus chaudes au toucher.
Ces plages racontent l’origine volcanique de l’arc antillais, né de la rencontre entre les plaques tectoniques caraïbe et atlantique.
Des plages vivantes et fragiles
Le sable n’est pas immobile : il circule. Les courants, les tempêtes, la montée du niveau de la mer déplacent sans cesse les grains d’un endroit à un autre. Les constructions côtières, la disparition des mangroves et la destruction des récifs coralliens perturbent ce cycle naturel. Résultat : de nombreuses plages caribéennes reculent. Certaines disparaissent déjà, grignotées par l’érosion.








