Le Dr Jennifer Geerlings‑Simons est la présidente du Suriname depuis juillet 2025. Je ne pouvais manquer de la présenter, d’autant qu’elle est la première à occuper cette fonction dans son pays.
Médecin de formation et femme d’État chevronnée, elle hérite d’un contexte marqué par des défis économiques, des attentes citoyennes élevées et une nouvelle phase pétrolière promettant des transformations profondes.
Si son leadership s’avère à la hauteur, elle pourrait bien incarner la transition démocratique, sociale et économique du Suriname pour les années à venir.
Un destin exceptionnel
Née le 5 septembre 1953 à Paramaribo (alors colonie néerlandaise), Jennifer Geerlings‑Simons, est la fille aînée d’une famille de quatre enfants. Elle étudie la médecine à l’université Anton de Kom et obtient son diplôme en 1979
Elle commence sa carrière comme médecin généraliste, puis dermatologue au ministère de la Santé à partir de 1984. Elle est aussi à l’origine du Programme national de lutte contre le VIH/sida entre 1996 et 2001.
En 1996, elle entre en politique en tant que député du district de Paramaribo sous les couleurs du Parti national démocratique (NDP). Elle devient rapidement une figure majeure, assumant le rôle de cheffe de groupe parlementaire, puis présidente de l’Assemblée nationale de juin 2010 à juin 2020 — devenant ainsi la deuxième femme à occuper ce poste dans l’histoire du pays.
Après 24 ans de service parlementaire, elle se retire en 2020, mais reprend les rênes du NDP en juillet 2024, succédant à Dési Bouterse après son décès.
Une victoire historique
Appelée Tante Jenny par ses compatriotes, elle est reconnue pour son calme, son sérieux et sa rigueur. Stratège plutôt que populiste, elle incarne un leadership axé sur le réalisme, la discipline et l’équité.
Lors des élections législatives de mai 2025, le NDP remporte 18 sièges face aux 17 obtenus par le parti du président sortant, Chan Santokhi. En s’alliant avec cinq autres partis, Geerlings‑Simons forme une coalition totalisant 34 députés sur 51, juste assez pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à l’élection présidentielle.
Le 6 juillet 2025, elle est élue par acclamation présidente du Suriname. Son investiture officielle a lieu le 16 juillet 2025 à Paramaribo, dans une atmosphère solennelle.
De très grands enjeux
À 71 ans, Dr. Jennifer Geerlings‑Simons hérite d’un pays en transition économique.
« Entre la crise économique, l’inflation galopante et l’exil des jeunes, les défis de Jennifer Geerlings-Simons sont écrasants. Elle hérite d’un pays qui vient de connaître cinq années d’austérité avec le président sortant, Chan Santokhi. » – RFI
Le Suriname est en pleine préparation d’un boom pétrolier, avec une mise en production offshore prévue pour 2028 dans le cadre du projet Gran Morgu, qui pourrait transformer l’économie nationale en générant environ 220 000 barils par jour — contre 5 000 aujourd’hui.
Elle s’est engagée à ce que les revenus pétroliers bénéficient à tous les citoyens, en priorité les jeunes, les plus défavorisés, et ceux qui n’ont pas encore réalisé leur plein potentiel. Dans ses priorités figurent une gouvernance transparente, la réduction de la corruption, et l’implication citoyenne dans les décisions publiques — notamment dans les secteurs critique comme l’or et le fisc.
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