Economie de la Guadeloupe : 2025, année de tous les enjeux

En 2024, la Guadeloupe n’a pas connu de décrochage économique majeur, mais l’année 2025 s’annonce cruciale. Le bilan de la conjoncture guadeloupéenne en 2024 et les perspectives pour 2025, présentés par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer Guadeloupe fin avril, le confirment .

L’année 2024 a été marquée par un ralentissement économique en Guadeloupe, illustrant un tournant où les incertitudes se conjuguent aux attentes. Malgré un essoufflement constaté, plusieurs indicateurs positifs laissent entrevoir une relance possible, notamment en 2025.

Si les projets majeurs se concrétisent et que la confiance se maintient, 2025 pourrait être l’année de la relance. Cependant, les défis structurels (vieillissement de la population, faible natalité, transition écologique) ne doivent pas être sous-estimés.

Une activité économique en perte de vitesse

Le chiffre d’affaires des entreprises progresse faiblement de +0,85 % sur l’année, bien loin du dynamisme de 2023 (+6,5 %). L’indicateur du climat des affaires, bien qu’en repli (104,5 contre 108,1 en 2023), reste au-dessus de sa moyenne de longue période, témoignant d’un moral encore solide des chefs d’entreprise.

Une consommation des ménages fragilisée

La consommation recule : les importations de biens durables chutent de 7,4 %, freinées par un taux de crédit à la consommation atteignant 7,39 %, un record depuis 20 ans. Conséquence : le nombre de dossiers de surendettement bondit de +24,3 % en un an.

Le secteur du BTP connaît une période d’accalmie

La cessation de certains grands projets (notamment le nouveau CHU) et une commande publique en diminution entraînent une baisse du chiffre d’affaires du BTP de -4,6 %. Le nombre de permis de construire enregistre une baisse de -22,5 %. Cependant, l’espoir d’une reprise repose sur des projets d’envergure tels que l’extension du port de Jarry (180 M€), la déviation de Sainte-Rose (100 M€) et le plan départemental d’investissement (993 M€ sur la période 2024-2028).

Le secteur touristique, malgré les difficultés, maintient le cap

Le tourisme continue d’agir comme un facteur de stabilisation : le chiffre d’affaires dans l’hébergement et la restauration progresse de +10,3 %, et le nombre de nuitées enregistre une augmentation de +5,3 % par rapport à 2019. Cependant, les problèmes d’approvisionnement en eau et les tensions sociales nuisent à l’image de la destination, incitant les autorités à renforcer les dispositifs de sécurité et d’accueil des croisiéristes.

Une reprise de l’investissement observée grâce à la baisse de l’inflation

Le ralentissement de l’inflation, qui atteint +2,6 % (contre 3,9 % en 2023), favorise la reprise des investissements : les déclarations d’investissement progressent de +12,7 %, tandis que les crédits d’équipement augmentent de +11,8 %. Les taux d’intérêt ont également diminué : +3,19 % pour les crédits à l’équipement, contre +4,14 % un an auparavant.

L’emploi et les finances connaissent une amélioration modeste

Le taux de chômage diminue légèrement, atteignant 16,8 % (contre 17,2 % en 2023), et l’emploi salarié privé progresse de +0,5 %. Sur le plan bancaire, les crédits aux entreprises augmentent de +7,9 %, principalement pour financer des investissements immobiliers. Toutefois, le taux de créances douteuses, qui atteint 4,9 %, témoigne de fragilités persistantes.

Mylène Colmar

Journaliste, consultante éditoriale, éditrice, je blogue sur le Grande Caraïbe depuis 2012. Fière d'être une #caribbeanblogger depuis 2007.
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