Comme annoncé dans un précédent billet, je me suis rendue au 4e Congrès des Ecrivains de la Caraïbe, qui avait lieu la semaine dernière. J’aurai l’occasion d’en parler sur ce blog.
Cependant, j’ai récupéré La Link (lettre d’information des acteurs économiques de la Caraïbe) de l’Institut de Coopération Franco-Caraïbe (ICFC) consacrée à « L’économie du livre dans la Caraîbe » qui, malheureusement, présente des informations, une analyse limitées par le manque de statistiques pour étayer le propos.
« De façon générale, c’est surtout la question de l’existence d’une économie du livre dans la région qui se pose. Il est difficile d’aborder cette question avec précision tant les données et les ressources statistiques sont volatiles et obsolètes. Ainsi, l’identification précise des principaux acteurs, l’organisation et le développement de ce marché, l’appréciation des politiques nationales et régionales de soutien au secteur posent en propos liminaires l’impérieuse nécessité de mener une étude actualisée, complète et détaillée de ce secteur d’activité. »
– Extrait de l’introduction de La Link
L’absence de statistiques, voici bien un mal récurrent pour la Caraïbe. Je me suis heurtée à cette problématique de multiples fois.
Revenons au sujet, l’économie du livre dans la Caraïbe.
Il en ressort que celle-ci est fragile et limitée, en perte de vitesse, parce que les acteurs et les marchés sont petits, majoritairement locaux (plutôt que régionaux), mais aussi pour d’autres raisons :
« Le manque de ressources humaines qualifiées pouvant notamment exploiter les opportunités offertes par les nouvelles technologies et l’absence d’un réseau de distribution harmonisé ainsi que la commercialisation insuffisante des produits de l’édition régionale renforcent les difficultés du secteur. Enfin, le maintien de l’offre d’édition sur les produits primaires (production papier) au détriment des produits multimédias et l’absence d’harmonisation des régimes fiscaux intra-régionaux sont autant d’éléments qui ne plaident pas en faveur de la compétitivité de l’économie du livre dans la Caraïbe. »
– Page 12 de La Link
S’appuyant sur ces constats, quatre solutions sont préconisées dans le document :
- la valorisation du patrimoine historique et culturel comme argument commercial
- la prise en compte de la diaspora dans la définition des cibles du marché
- la création d’un environnement fiscal et commercial favorable
- une utilisation renforcée des nouveaux outils numériques dans toute la chaîne de production du livre.
Il me semble que la première et la dernière solutions sont les plus accessibles. Les deux autres impliquent des statistiques pour bien estimer les marchés et une réelle volonté pour changer/supprimer les taxes. Je ne suis pas sûre que cela soit pour demain…
Comments
Commentaire de Rakoun via Twitter : « Merci pour l’article. Les acteurs locaux savent qu’ils doivent se digitaliser. Cependant ce passage est compliqué car ils veulent rester traditionnel. Ils doivent réinventer leur métier. »