Élection présidentielle des Etats-Unis : quelles implications pour la Grande Caraïbe ?

Il fallait être dans une grotte pendant des mois pour ne pas entendre parler de l’élection présidentielle américaine, dont le scrutin aura lieu le 5 novembre. La campagne électorale fut plus qu’intense. Bien malin est celui qui peut dire avec certitude qui gagnera entre le républicain et ex-président Donald Trump et la démocrate et vice-présidente Kamala Harris.

Je vous parle de cette élection, car bien sûr je m’y intéresse pour les répercussions qu’elle aura sur la Grande Caraïbe. Notre région a toujours été historiquement influencée par la politique des États-Unis. Même si nombre de territoires caribéens sont proches d’autres puissances, il n’empêche que la puissance américaine continue à peser de tout son poids.

J’ai donc eu envie de rappeler les 4 points majeurs sur lesquels le nouveau président et son administration auront assurément de l’influence.

Relations diplomatiques et politiques

Sous l’administration Trump, les relations avec Cuba s’étaient détériorées, tandis que l’administration Biden avait amorcé une détente.

En effet, Trump a inversé plusieurs politiques de rapprochement avec Cuba, réinstaurant des sanctions qui ont causé un impact économique estimé à près de 6 milliards de dollars de pertes annuelles pour l’économie cubaine (selon le gouvernement cubain). Les restrictions sur les voyages et les envois de fonds ont également conduit à une baisse des flux financiers entre les familles cubaines et la diaspora américaine, réduisant les transferts de fonds d’environ 50 %.

Contrairement à son prédécesseur, Biden a rétabli certains aspects de l’ouverture diplomatique amorcée par Obama. Bien que les sanctions principales n’aient pas été levées, certaines restrictions de voyage et de transfert d’argent ont été assouplies, facilitant les échanges familiaux et la circulation des fonds entre les familles cubaines des deux côtés de la frontière.

Migration et politiques d’immigration

Les politiques migratoires américaines ont un impact direct sur les populations caribéennes. Des mesures restrictives peuvent limiter les opportunités d’immigration légale, affectant les familles et les travailleurs migrants.

Exemple : En 2022, Biden a prolongé le TPS pour environ 200 000 Haïtiens, leur permettant de rester légalement aux États-Unis. En parallèle, un programme spécial de réunification familiale a été mis en place pour les migrants caribéens.

Le premier mandat de Trump a rimé avec la fin du statut de protection temporaire (TPS) pour certains ressortissants haïtiens, qui a concerné environ 60 000 Haïtiens. Les renvois et restrictions ont perturbé les économies locales de familles dépendant de ces migrants.

Sécurité régionale

La coopération en matière de sécurité, notamment la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité transnationale, dépend en grande partie du soutien américain. Une administration engagée dans des partenariats sécuritaires renforcés peut aider à stabiliser la région, tandis qu’un désengagement pourrait laisser un vide sécuritaire.

Ezxemple : Bien que Trump ait réduit certaines aides humanitaires, il a maintenu des financements importants pour le Caribbean Basin Security Initiative, avec environ 58 millions de dollars alloués en 2019 pour renforcer les efforts de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé dans la région. Ce soutien a permis une réduction de la circulation de drogues illégales vers les États-Unis et une amélioration des capacités de police locale dans des pays comme la Jamaïque et les Bahamas.

Changements climatiques et environnement

La Grande Caraïbe est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Les politiques environnementales américaines, notamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de soutien aux initiatives climatiques, influencent les efforts régionaux pour atténuer les impacts environnementaux.

Exemple : Sous Biden, les États-Unis ont renforcé les partenariats pour la résilience climatique avec des pays de la Caraïbe, lançant le Caribbean Climate Initiative avec un financement initial de 500 millions de dollars destiné à améliorer l’infrastructure, promouvoir les énergies renouvelables et renforcer la préparation aux catastrophes naturelles.

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