Emploi en Guadeloupe : des progrès réels, mais un marché du travail toujours fragile

Sortie le 11 septembre 2025, la dernière analyse de l’Insee sur la situation de l’emploi en Guadeloupe en 2024 dresse un tableau contrasté : des avancées notables, mais des écarts persistants avec la France hexagonale.

Un taux d’emploi en progression

Avec 54 % des 15-64 ans en emploi, la Guadeloupe gagne deux points par rapport à 2023. Les femmes et les seniors en profitent particulièrement : les premières atteignent désormais le même niveau que les hommes (54 %), tandis que les 50-64 ans progressent fortement, portés par la réforme des retraites. Mais l’écart reste considérable : 15 points de retard sur la moyenne nationale.

Jeunesse en marge

Les jeunes restent le maillon faible du marché du travail local. Seuls 27 % des 15-29 ans occupent un emploi, soit 22 points de moins que dans l’Hexagone. Pire encore, 21 % d’entre eux sont considérés comme « NEET » (ni en emploi, ni en études, ni en formation), un taux presque deux fois plus élevé qu’en métropole.

Sous-emploi persistant

Si le chômage recule, le sous-emploi demeure élevé : 10 % des actifs en emploi aimeraient travailler davantage, un chiffre supérieur de six points à celui de l’Hexagone. Les femmes et les actifs de 30 à 49 ans sont les plus touchés, signe d’un marché du travail encore contraint.

Un chômage en recul, mais massif

Bonne nouvelle : le taux de chômage baisse de deux points pour s’établir à 17 %. Toutefois, il reste plus de deux fois supérieur à celui de la métropole. Les jeunes paient le plus lourd tribut avec un chômage de 28 %, malgré une légère amélioration.

Chômage de longue durée et halo

La précarité s’installe dans le temps : près d’un chômeur sur deux est sans emploi depuis plus de deux ans, contre moins d’un sur dix en métropole. Enfin, le « halo autour du chômage » – des personnes souhaitant travailler mais ne recherchant pas activement – concerne encore 9 % des Guadeloupéens en âge de travailler.

La Guadeloupe progresse, mais reste confrontée à des défis structurels majeurs : insertion des jeunes, poids du sous-emploi, et chômage de longue durée. Autant de signaux qui rappellent que l’embellie observée en 2024 ne suffit pas à effacer les fragilités du marché du travail local.