En Guadeloupe, déverrouillage en cours de l’import et surtout de l’export de colis avec Vit’Fret

C’est l’histoire de deux jeunes Guadeloupéens, Loïc Galas et Marc-Antoine Carlet qui effectuaient la même école d’ingénieurs dans l’Hexagone. Et parmi leurs sujets de conversation, il en est un qui revenait souvent sous la forme d’une interrogation : quelle solution développeraient-ils plus tard pour faire bouger les lignes dans leur contrée natale ?

Entre temps, ils furent diplômés, entamèrent leur carrière respective, mais ne perdirent jamais contact. Et un jour, ils purent enfin commencer à travailler ensemble, car ils avaient trouvé la solution : créer en Guadeloupe une société de gestion logistique spécialisée dans l’acheminement de colis via le fret aérien. Ils furent rejoint par Teddy Baptiste, convaincu également de la pertinence du projet.

Ainsi, naquit Vit’Fret.

Je vous raconte cela, comme si cela avait été le plus simple au monde, et pourtant il n’en est rien.

Tout d’abord, le processus de développement de Vit’Fret a duré quasi 3 ans. Tout a commencé avec l’idée, m’a expliqué l’un des trois fondateurs de Vit’Fret, Loïc Galas (en photo de couverture), un Guadeloupéen âgé de 32 ans.

« En 2015, nous nous sommes rendus compte qu’en Guadeloupe, beaucoup de personnes et d’entreprises souhaitaient passer des commandes et voulaient envoyer ou recevoir des colis, à moindre coût. Comme je faisais beaucoup d’allers-retours entre l’archipel et l’Hexagone, j’étais régulièrement sollicité. Nous nous sommes dit : pourquoi ne pas monter une entreprise afin de faire entrer des produits commandés ailleurs ? »

« Nous avons aussi décidé de développer une solution permettant aux Guadeloupéens d’exporter plus facilement et rapidement leurs produits. »

Pendant plusieurs mois, Loïc Galas et ses associés ont étudié les marchés pour déterminer :

  1. les raisons pour lesquelles aucune solution n’existait localement
  2. les solutions qui constitueraient une réelle valeur ajoutée pour les Guadeloupéens, et plus largement les Caribéens.

« Cela a pris plus d’un an pour monter le projet, nous organiser, tout mettre en place. Nous avons créé juridiquement Vit’Fret en novembre 2016, mais débuté l’activité en mai 2017. »

Ouvrir le champ de l’export

Comme le souligne Loïc Galas, « le numérique est en train de révolutionner les usages. Toutefois, même si nous pouvons commander des objets fabriqués à l’autre bout du monde, il faut une solution logistique qui puisse amener ces colis jusqu’à chez nous ». Vit’Fret s’occupe de cette partie import. Naturellement.

Cependant, ce qui a retenu mon attention, c’est l’autre type de service : l’accompagnement global proposé à ceux qui sont en Guadeloupe et ont besoin d’exporter pour développer leur business à l’étranger.

« Notre équipe composée d’ingénieurs, de logisticiens et de transporteurs accompagne nos clients dans tout le processus de livraison des colis aux clients à l’étranger : administratif, facturation, transport. Nous ouvrons donc des perspectives à ceux qui hésiteraient encore. »

Qui ne connait pas un artiste, un menuisier ou encore une couturière qui a suffisamment de savoir-faire, de talent, pour fabriquer des produits de qualité et qui gagnerait donc à les vendre à l’international pour accroître son chiffre d’affaires ? J’en connais. Loïc Galas aussi. Et sans doute vous également.

J’apprécie donc que Vit’Fret ouvre ce champ des possibles, qu’un entrepreneur ou une petite société puisse envisager d’exporter, parce qu’il a à disposition cette solution leur permettant de faire parvenir des commandes aux Etats-Unis, par exemple, sans encombre, à des prix compétitifs et un laps de temps convenable. 

200 tonnes de colis transportés en import/export en 2017

« Nous voulons décomplexifier, dans la tête du client, le processus que peut représenter la réception ou l’envoi de colis, en leur expliquant que nous sommes des professionnels capables de les accompagner, sur des questions pointues concernant les taxes, par exemple », insiste Loïc Galas.

Ce discours explicatif est bien compris, puisque de plus en plus de particuliers et d’entreprises – des artisans notamment – font appel à Vit’Fret.

« Nous désirons créer avec eux une réelle valeur autour de leur métier et de notre spécialité que sont les logistiques aérienne et maritime. Pour ce faire, nous créons des packs sur mesure. »

Pour l’instant, la clientèle de Vit’Fret est composée de 50 % d’entreprises. Cependant, celles-ci ont contribué, en grande partie, aux 200 tonnes de colis transportés par Vit’Fret l’an dernier.

 

Voir grand, très grand

Pour fournir ces services, Vit’Fret dispose de trois hubs logistiques mis en place avec des partenaires : un en Guadeloupe, un autre à Paris et le dernier à Miami.

« Notre ambition est de permettre à nos clients de toucher n’importe quel point dans le monde. »

« Pourquoi en Guadeloupe, dans la Caraïbe, ne pourrions-nous pas recevoir et envoyer des produits plus rapidement ? Notre objectif est de réduire le temps de livraison des colis. Dans les deux sens. Import et export. C’est important pour nous, car nous avons de formidables créateurs de richesses matérielles. Pourquoi ces personnes ne pourraient-elles pas toucher dans les années à venir le Japon, la Chine ou le Brésil ? »

« Nous avons vocation sur le long terme à avoir un hub Caraïbe, qui permettra à notre région de rayonner dans le monde. »

« Grâce au numérique et à notre solution sur ce segment de marché qui n’est pas totalement couvert, nous contribuons au désenclavement. Nous souhaitons être un véritable acteur du développement économique via le numérique. »

« L’évolution des usages et le développement du numérique impliquent de l’innovation dans les services. » – Loïc Galas, co-fondateur de Vit’Fret

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