En Guadeloupe, depuis des années, les coupures d’eau rythment la vie de milliers de foyers. Une situation insoutenable, qui semble désormais s’enraciner dans une logique presque absurde. En effet, aujourd’hui, c’est une triple peine que subissent les habitants.
Première peine
Les coupures liées à un réseau vétuste, mal entretenu, rongé par le temps et les négligences. À chaque fuite, c’est un quartier, une commune, voire tout un secteur qui se retrouve sans eau pendant des heures, voire des jours. La précarité hydrique est devenue une réalité ordinaire.
La Guadeloupe, c’est aussi sortir de chez soi à 20h, après une journée de travail, parce que toutes tes réserves d’eau sont épuisées et qu’il n’y a toujours pas une goutte qui sort de ton robinet. C’est épuisant. Colère très froide.
— Mylène Colmar (@Mycho) April 17, 2025
Deuxième peine
Les travaux nécessaires pour résoudre cette problématique structurelle. Un mal nécessaire, certes. Il faut changer les canalisations, moderniser les installations. Sauf que ces chantiers, aussi urgents qu’ils soient, s’étalent dans le temps, engendrent des nuisances, encore et encore.
Le SMGEAG annonce une interruption de la distribution d’eau dans six communes mercredi 23 avril à 1h du matin, les habitants de Capesterre, Goyave, Gosier, Les Abymes, Pointe-à-Pitre et Petit-Bourg devront anticiper une coupure totale ou partielle d’eau.https://t.co/MsQR4xjXqS
— France Antilles Gpe (@FAGuadeloupe) April 20, 2025
Troisième peine
Les coupures d’eau provoquées par ces mêmes travaux. Ironique, non ? L’eau est coupée pour réparer le réseau qui provoquait déjà des coupures. Et pendant ce temps-là, les habitants continuent à jongler avec des bouteilles at autres contenants, à devoir adapter leur quotidien à l’imprévisible.
Pour ma mère, la récupération d’eau de pluie est une habitude. Comme pour nombre de Guadeloupéens… Rien ne vaut des coupures d’eau régulières, tout au long de l’année, pendant des années pour développer certains réflexes. #Guadeloupe pic.twitter.com/folvBAF2NM
— Mylène Colmar (@Mycho) April 21, 2025
Ce cercle vicieux, entre urgence et inefficacité, entretient une profonde lassitude. L’eau est un droit fondamental. Dans une île entourée d’eau, où la nature est si généreuse, il est tragique de devoir courir après ce bien vital.