En Guadeloupe, la triple peine de l’eau

En Guadeloupe, depuis des années, les coupures d’eau rythment la vie de milliers de foyers. Une situation insoutenable, qui semble désormais s’enraciner dans une logique presque absurde. En effet, aujourd’hui, c’est une triple peine que subissent les habitants.

Première peine

Les coupures liées à un réseau vétuste, mal entretenu, rongé par le temps et les négligences. À chaque fuite, c’est un quartier, une commune, voire tout un secteur qui se retrouve sans eau pendant des heures, voire des jours. La précarité hydrique est devenue une réalité ordinaire.

Deuxième peine

Les travaux nécessaires pour résoudre cette problématique structurelle.  Un mal nécessaire, certes. Il faut changer les canalisations, moderniser les installations. Sauf que ces chantiers, aussi urgents qu’ils soient, s’étalent dans le temps, engendrent des nuisances, encore et encore.

Troisième peine

Les coupures d’eau provoquées par ces mêmes travaux. Ironique, non ? L’eau est coupée pour réparer le réseau qui provoquait déjà des coupures. Et pendant ce temps-là, les habitants continuent à jongler avec des bouteilles at autres contenants, à devoir adapter leur quotidien à l’imprévisible.

Ce cercle vicieux, entre urgence et inefficacité, entretient une profonde lassitude. L’eau est un droit fondamental. Dans une île entourée d’eau, où la nature est si généreuse, il est tragique de devoir courir après ce bien vital.