En République dominicaine, un gisement d’or d’envergure mondiale

Dans la partie insulaire de la Grande Caraïbe, la République dominicaine se distingue par l’exploitation industrielle de son or.
Alors que nombre de ses voisins préfèrent préserver leurs sols ou n’ont pas les moyens d’en tirer parti, le pays a fait de la mine de Pueblo Viejo un pilier de son économie — au prix d’un débat toujours vif sur l’environnement et la répartition des richesses.

Un gisement d’envergure mondiale

Située dans la province de Sánchez Ramírez, la mine de Pueblo Viejo est l’une des plus vastes du monde.

Elle est exploitée par la Pueblo Viejo Dominicana Corporation (PVDC), une coentreprise détenue à 60 % par le canadien Barrick Gold et à 40 % par l’américain Newmont Corporation.
Chaque année, le site extrait près d’un million d’onces d’or, pour une valeur estimée à plus de 3 milliards de dollars, selon les cours mondiaux.

L’or représente à lui seul près de 30 % des exportations minières de la République dominicaine et contribue directement à la croissance du PIB. Dans un contexte régional marqué par la dépendance au tourisme et à l’agriculture, cette performance minière place le pays au rang de champion économique insulaire.

Un modèle contesté

Derrière cette réussite se cache un revers moins reluisant. Les pollutions des cours d’eau, les risques de déforestation et les déchets miniers inquiètent depuis des années les habitants des zones voisines.
Des ONG locales et internationales dénoncent également une répartition inégale des bénéfices, accusant les compagnies étrangères de s’enrichir bien plus que les communautés locales.

Face à ces critiques, le gouvernement dominicain défend l’exploitation, rappelant que plus de 2 500 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects dépendent de la mine. Pour lui, Pueblo Viejo reste un moteur indispensable de développement.

Entre prospérité et fragilité

Pueblo Viejo illustre la capacité d’un pays caribéen à transformer son sous-sol en ressource stratégique. Mais elle révèle aussi les limites d’un modèle extractif dans un environnement insulaire vulnérable, où la moindre pollution peut avoir des conséquences durables.

La République dominicaine devra bientôt prouver qu’elle peut conjuguer rentabilité minière et durabilité écologique — un défi majeur dans la Grande Caraïbe du XXIᵉ siècle.