Entrepreneuriat en Guadeloupe : JAPE, une Journée pour « placer l’humain au centre »

J’interviewe des entrepreneurs depuis une quinzaine d’années, dans le cadre de mon métier, de mon blog aussi. Cela m’a toujours intéressé de connaître leur parcours, leurs motivations, leur vision pour leur projet, leur entreprise.

Au fil des ans, j’ai ainsi pu identifier nombre de freins, d’embûches, auxquels doivent faire face les entrepreneurs. L’un des problèmes majeurs reste la solitude, c’est-à-dire être seul face à l’Everest que représentent la création et le développement d’une activité entrepreneuriale. Les solutions pour cette problématique sempiternelle sont multiples : s’appuyer sur son entourage, trouver un ou des associés, rechercher et obtenir de l’accompagnement…

L’entrepreneur doit faire en sorte d’alléger le poids (charge mentale, peurs, désillusions, etc.) qu’il porte sur ces épaules au quotidien. Sinon, il risque d’aller droit dans le mur.

Je vous raconte cela, car je m’en vais vous parler d’une initiative qui me semble pertinente pour répondre aux besoins des entrepreneurs en la matière. Il s’agit de la Journée Ancrage et Projection Entrepreneuriale (JAPE), un projet porté par une équipe composée majoritairement d’entrepreneurs, dont j’ai fait la connaissance il y a quelques mois. Parmi eux, Steve Victor-Oscar, qui en est à l’initiative et qui m’a convaincu de participer à ce projet.

 

Dure, la vie d’entrepreneur

Steve Victor-Oscar est d’abord un entrepreneur. Il a lancé son premier business, alors qu’il n’était pas du tout parti pour cela ». « A l’époque, je vendais des matériaux de construction d’un grand groupe. Après avoir noté que mon entreprise manquait d’un transporteur, un ami qui travaillait dans la construction a eu l’idée d’acheter un camion pour proposer ses services. J’ai offert de l’accompagner pour la création de son entreprise de transport. J’ai appelé des fournisseurs pour trouver des camions, contacté un avocat pour constituer le dossier nécessaire… Et finalement, lui ayant préféré abandonner ce projet, j’ai décidé de le concrétiser.

Alors qu’il était salarié, avec l’accord de sa direction, Steve Victor-Oscar a ainsi saisi cette opportunité de monter son entreprise de transport. C’était en 2008. Au fil des années, son activité s’est bien développée, tant et si bien que sa société comptait trois salariés. Cependant, il a dû faire face à de multiples embûches : pannes des camions, grèves, etc. Finalement, l’entreprise n’a pas perduré, mais de cette expérience, il a tiré une certitude.

« Il est important de pouvoir échanger avec des gens qui sont passés par les mêmes difficultés que toi, d’où ma volonté de mettre en place un club d’entrepreneurs, un réseau de personnes bienveillantes, qui peuvent donner des conseils, partager des services. Quand j’ai démarré l’entrepreneuriat, si j’avais bénéficié d’un tel réseau, j’aurais peut-être mieux traversé ce que j’ai vécu. »

« Ce n’est pas parce que quelqu’un sait se débrouiller seul qu’il faut le laisser. De temps en temps, un petit coup de pouce ne fait pas de mal. Cela peut même faire la différence. »

 

De la nécessité d’un écosystème bienveillant

De son expérience entrepreneuriale, Steve Victor-Oscar a tiré d’autres enseignements.

  1. « Beaucoup de personnes ne se rendent pas compte de tout ce que tu as dû faire pour pouvoir créer ton entreprise. Tu as à peine commencé à travailler que certains font tout pour te faire perdre cette activité. Je trouve cela dur ! »
  2. « Les entrepreneurs créent de la richesse, ils ont une vraie valeur ajoutée, mais qui est négligée. Beaucoup ne sont pas assez soutenus. »
  3. « Les affaires sont les affaires. Dans le business, on ne fait pas de sentiments. Qui a dit ça ? Qu’est-ce qui fait qu’on ne peut pas faire du business moral, éthique, en respectant l’autre, en jouant la carte du gagnant-gagnant, pour gagner de l’argent. Moi, j’avais cette éthique, cette volonté, mais j’ai été confronté à un manque d’humanité qui m’ont amené à faire un choix entre rester moi-même et arrêter ou ne plus être moi et continuer à faire du business. »
  4. « Je me suis rendu compte que même si je me sentais seul pendant cette période, il y avait d’autres personnes qui vivaient la même chose de leur côté. C’est là où je me suis dit qu’il faudrait mettre en place un écosystème qui fonctionne sous forme d’économie solidaire et où on placerait l’humain au centre avant tout. »

Ces constats ont amené Steve Victor-Oscar à créer Les Jardins d’Anubis, un « réseau humain d’entraide et de partage en faveur de l’entrepreneuriat de soi » : « Constitués en format associatif depuis 2019, nous avons initié notre action en organisant  des événements autour de :

  • la nature, avec la création d’un jardin partagé
  • l’entrepreneuriat, avec la rencontre d‘acteurs de différents domaines pour des partages d’expérience
  • l’accompagnement à la création de commerces ».

 

Se rencontrer. Se comprendre. Avancer ensemble.

La réussite du projet Les Jardins d’Anubis a donné envie à son équipe de passer à une autre étape. Pour ce faire, elle a décidé de lancer un nouveau format : la Journée Ancrage et Projection Entrepreneuriale (JAPE).

Objectif : permettre aux participants – porteurs de projets, entrepreneurs en quête de réponses à des problématiques – de déterminer leurs besoins, leur fournir des clés de réflexion et de bien-être dans le cadre d’un parcours global l’espace d’une journée.  Ils pourront ainsi trouver et mettre en œuvre des solutions pour lancer, pérenniser et développer leur activité.

La première édition de JAPE se tiendra le 21 septembre prochain, dans une belle villa à Baie-Mahault. 

La thématique : « Je m’ancre pour développer ma créativité » : 

  • ancrage culturel et environnemental
  • ancrage en soi : culture de l’être
  • assise et développement professionnels.

 

L’événement comportera 6 temps forts :

  1. L’accueil qui rimera avec collation et présentation de la journée ;
  2. Le parcours fléché au sein de la villa pour découvrir tous les exposants présents, ces derniers relevant de différents domaines incontournables pour un entrepreneur :
  • partenaires sociaux professionnels et culturels
  • professionnels de l’accompagnement individuel (thérapeute, etc.)
  • entrepreneurs (pour le partage d’expériences)
  • cabinet d’experts-comptables
  • cabinet d’avocats
  • conseil et assistance de démarche administrative.
  1. Une table ronde de deux heures avec des entrepreneurs de différents domaines d’activité qui livreront leurs parcours, expériences entrepreneuriales, conseils. Le public sera bien sûr invité à poser des questions. J’aurai le plaisir d’animer cette partie ;
  2. Un déjeuner convivial avec des saveurs locales ;
  3. Des ateliers individuels, auxquels se seront inscrits les participants désirant en apprendre plus, suite à leurs échanges avec les exposants ;
  4. Une belle animation musicale, avec un artiste invité, et du networking.

 

L’organisation de cette Journée est bien sûr en cours et je ne manquerai pas de vous en dire plus par la suite, via mes comptes sur les réseaux sociaux ou ce blog.

En attendant, je vous invite à vous abonner au compte Instagram de Les Jardins d’Anubis.

 

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  1. Pingback: Claude Landau : « connecter l’entrepreneur à lui-même, à ses potentiels » via le projet JAPE

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