Fin juin, l’Institut d’émission des départements d’outre-mer a publié son « Rapport annuel 2016 IEDOM Guadeloupe », qui « présente de façon détaillée la situation économique et financière » du département.
Je me suis particulièrement intéressée aux chiffres concernant les femmes, afin de mettre à jour mes statistiques. Et je vous le dis de suite, il n’y a aucune surprise.
Cependant, j’ai eu envie de partager quelques points, qui permettent de confirmer, s’il en est encore besoin, tout l’intérêt d’initiatives visant à soutenir le retour à l’emploi et l’entreprenariat des femmes.
Au préalable, deux rappels indispensables :
- En Guadeloupe, les femmes sont plus nombreuses que les hommes – environ 55 % de la population.
- « Selon la définition du Bureau International du Travail (BIT), la Guadeloupe compte 38 000 chômeurs en 2016, un chiffre stable sur un an. Le taux de chômage s’élève à 24 % en moyenne annuelle. »
Les femmes ne sont pas épargnées par le chômage. Bien au contraire.
« Le taux d’activité des femmes est resté stable sur un an (47 %), à l’instar de celui des hommes (53 %). »
« Les femmes représentent 56 % des chômeurs et leur taux de chômage reste plus élevé que celui des hommes (25 % contre 22 %). »
A noter :
1. « Les femmes sont majoritaires dans le secteur tertiaire où elles occupent 60 % des emplois. Plus de la moitié d’entre elles travaillent dans l’administration publique, l’éducation, la santé et l’action sociale. »
2. 46% des femmes ont une « activité indéterminée », selon le tableau fourni par l’Insee.
Chômage -> précarité
Une fois que l’on a lu les statistiques du chômage, on comprend mieux le constat suivant :
« Les femmes (…) sont surreprésentées dans la population des surendettés (67,4 %). »
Pour avoir d’autres éléments d’analyse, j’ai consulté un document de l’Insee, cette fois-ci.
Il s’agit du numéro 19 d’Insee Analyses, intitulé « Femmes et hommes en Guadeloupe : regard sur la parité aux différents âges de la vie », et paru en mars 2017.
J’ai relevé 7 points majeurs.
« En Guadeloupe comme dans les autres régions françaises, les filles réussissent mieux leur scolarité que les garçons ».
« De nombreux jeunes quittent la Guadeloupe pour trouver un emploi en France hexagonale et, dans une moindre mesure, pour poursuivre leurs études. » Cependant, « il s’agit majoritairement de jeunes hommes », car les femmes, elles, « sembleraient en effet cumuler les situations défavorables à un désir de départ, étant plus souvent inactives et plus fréquemment mères jeunes ».
Par ailleurs, « les garçons (…) sont plus nombreux à étudier en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). » – 6% contre 4,1% des étudiants.
« En 2013, les jeunes guadeloupéens âgés de moins de 30 ans sont particulièrement concernés par le chômage. Le taux de chômage (…) est très élevé chez les hommes et encore davantage chez les femmes: 38,4 % d’entre eux contre 43,4 % d’entre elles. L’entrée dans la vie active des jeunes guadeloupéennes est souvent plus difficile que pour les jeunes guadeloupéens car beaucoup d’entre elles sont déjà mères. »
« Si l’écart entre les deux sexes est faible en termes de taux d’activité, il est renforcé par des situations bien plus fréquentes chez les jeunes femmes de sous-qualication de l’emploi au regard de leur niveau de diplôme ».
« Les inégalités face à l’emploi sont toujours défavorables aux femmes » : « La faible rémunération des femmes est surtout liée à leurs conditions d’emploi et au fait, notamment, qu’elles travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes. »
« En Guadeloupe, la monoparentalité concerne principalement les femmes » – 24,9% pour les femmes contre 3,2% pour les hommes.
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