Plus qu’un principe économique, innover est devenu une exigence, liée notamment à la croissance de l’économie numérique, à l’évolution des usages et des besoins. En Guadeloupe, nombre de produits et services innovants ont été créés ces dernières années, en dépit de multiples freins.
Connue comme un département très entrepreneur, la Guadeloupe est aussi une terre d’innovation. « Près de la moitié (49 %) des entreprises antillaises de 10 à 250 salariés ont innové entre 2008 et 2010 », souligne l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans son étude L’innovation aux Antilles, publiée en décembre 2012. Le secteur d’activité le plus innovant est les services intellectuels en Guadeloupe (59 %).
« Aux Antilles, l’innovation organisationnelle est la plus répandue », selon l’Insee qui précise qu’en Guadeloupe, elle « est surtout mise en œuvre dans la construction où les entrepreneurs innovent davantage dans ce domaine qu’en métropole ». Elle consiste à modifier aussi bien les pratiques de l’entreprise, les modes de fonctionnement sur le lieu de travail, que les relations avec l’extérieur.
« L’innovation marketing est le deuxième type d’innovation le plus présent aux Antilles : 23 % des entreprises régionales y recourent soit autant que les entreprises métropolitaines. Ce type d’innovation consiste notam- ment à introduire de nouvelles techniques ou straté- gies de vente, par exemple, par la mise en place de système de livraison, ou la création de site web. »
Viennent ensuite l’innovation de procédés (16%) et celle de produits nouveaux ou significativement améliorés (14%). Concernant ce dernier type, 72% des entreprises ayant innové en Guadeloupe ont introduit un produit nouveau pour leur marché.
Des embûches à dépasser
En matière d’innovation technologique en particulier, les entreprises guadeloupéennes font face à trois types de freins majeurs. Le premier est le coût, c’est-à-dire le manque de moyens financiers (internes ou externes) et/ou les dépenses trop importantes induites.
Par ailleurs, « une entreprise sur quatre est freinée par des entreprises établies qui dominent le marché ou par l’incertitude qui pèse sur la demande, amplifiée par l’étroitesse du marché local », explique l’Insee. Enfin, « le manque de personnel qualifié, le manque d’informations sur les technologies et les marchés et la difficulté à identifier des partenaires sont d’autres obstacles qui touchent une entreprise sur cinq ».
Source : Insee Antilles-Guyane, L’innovation aux Antilles. Une entreprise sur deux innove malgré les handicaps, AntianEchos, n°22, décembre 2012.
Article publié en 2017 dans Artisanat Guadeloupe, Le magazine de l’économie locale n°4