Je continue à partager des textes écrits durant mon adolescence. J’ai déjà partagé mon poème « Hier ».
En voici un autre daté du 5 février 1998, intitulé « NOIR », où je m’interrogeais sur l’histoire, la transmission, la langue, et l’identité guadeloupéenne. Ce poème, imparfait sans doute, reste pourtant porteur de convictions profondes que je ressens encore aujourd’hui.
Penchée sur ma feuille, je lis,
L’histoire de mes « ancêtres »,
Leurs difficultés de vie,
Mais mon dépit ne s’empêche de paraître.
Dans l’ensemble que j’ai appris,
Aucun esclave, aucun maître,
Et je me sens trahie.
L’histoire des autres, de tous les êtres.
Est-elle du mien ou du même puit ?
Le mal est peut-être de les reconnaître.
On nous force à apprendre,
Des histoires où l’intérêt n’est pas.
Ensuite, on essaie de comprendre,
Pourquoi on ne réussit pas.
Racontez la vie de ces Noirs à vendre !
Apprenez à tous, cela !
À ma famille, vous devrez le rendre !
Allez… Faites le premier pas !
Qu’ai-je à faire des maris, des femmes, des gendres,
De toutes ces batailles, ces mésaventures de rois ?
Je suis née en Guadeloupe,
Mais je parle le français.
Regardez à la loupe !
Voyez la domination de l’esprit antillais !