Le niveau de la mer augmente partout dans le monde, autour de 3 à 4 mm par an. Dans la Grande Caraïbe, l’impact est amplifié. Pourquoi ? Des îles basses, des littoraux très urbanisés, des infrastructures collées à la mer, une dépendance massive au tourisme côtier. Le cocktail est explosif.
Des territoires en première ligne
Certaines zones sont extrêmement vulnérables :
- les Bahamas, les îles Caïmans, les îles Turques-et-Caïques, Bonaire ou Aruba, avec des altitudes très faibles
- les littoraux de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Jamaïque, de la République dominicaine, déjà fragilisés par l’érosion
- les grandes villes côtières comme Kingston, La Havane, Cartagena, Colón ou Port-au-Prince.
Quelques dizaines de centimètres suffisent à changer la donne. Inondations plus fréquentes, submersions lors des tempêtes, salinisation des nappes phréatiques.
Érosion, disparition, déplacements
Le phénomène le plus visible reste l’érosion côtière. Des plages reculent, parfois de plusieurs mètres par an.
Conséquences directes :
- perte de terres habitables
- routes et réseaux menacés
- hôtels et infrastructures touristiques exposés
- villages entiers contraints de se déplacer à moyen terme.
La question des déplacés climatiques n’est plus abstraite dans la Caraïbe.
Mangroves et récifs : derniers remparts
Les mangroves et les récifs coralliens jouent un rôle clé. Ils freinent la houle, limitent l’érosion et protègent les côtes. Le problème est qu’ils disparaissent aussi, victimes de l’urbanisation, de la pollution et du réchauffement de l’eau. Quand la mangrove recule, la mer avance. Simple, brutal.
Un enjeu économique majeur
Tourisme, pêche, ports, logements, zones industrielles : tout est concerné. Dans certains territoires caribéens, plus de 60 % de l’activité économique se concentre sur le littoral.
Chaque tempête coûte plus cher que la précédente. Les assurances se retirent. Les budgets publics explosent.
Adapter ou subir
La Grande Caraïbe n’a plus le luxe de tergiverser. Recul stratégique du bâti, protection des écosystèmes naturels, nouvelles normes de construction, réflexion sur l’aménagement côtier.
Ce ne sont plus des choix politiques confortables, ce sont des décisions de survie territoriale.
La montée du niveau de la mer questionne directement l’habitabilité, l’économie et l’avenir même de la Grande Caraïbe.




