Selon le Comité français de l’UICN (rapport sorti en mars 2025), la Guadeloupe figure parmi les territoires ultramarins où les espèces locales sont fortement menacées par les espèces exotiques envahissantes.
Sur l’archipel, 60 espèces menacées, 19 quasi menacées et 5 déjà éteintes sont affectées, soit environ 16 % des espèces évaluées.
Les reptiles sont particulièrement vulnérables. Plusieurs espèces emblématiques comme le serpent couresse antillaise (Alsophis antillensis), le lézard Mabuya de la Désirade ou encore l’iguane des Petites Antilles subissent la prédation ou la compétition d’espèces introduites. Les prédateurs les plus redoutés restent le rat noir (Rattus rattus), le chat haret, mais aussi la petite mangouste indienne, introduite il y a plus d’un siècle. Plus surprenant, l’étude souligne l’impact des coqs et poules marrons qui, en se nourrissant de graines, d’invertébrés et de petits reptiles, exercent une pression notable sur plusieurs espèces endémiques.
La Guadeloupe a déjà payé un lourd tribut : des espèces comme le lézard Leiocephalus roquetus, aujourd’hui éteint, auraient disparu à cause de la prédation combinée du rat noir et de la mangouste.
Pour l’UICN, ces données doivent servir de signal d’alarme. Les experts appellent à renforcer les actions de contrôle et d’éradication des espèces invasives, tout en protégeant les habitats naturels restants. Une urgence, car les espèces endémiques de l’archipel, uniques au monde, n’ont développé aucune défense contre ces « envahisseurs » venus d’ailleurs.