Guadeloupe : pourquoi l’eau de coco est de plus en plus vendue sur le bord des routes

Impossible de ne pas le remarquer : les stands d’eau de coco fleurissent partout en Guadeloupe. À chaque virage ou presque, un parasol, une glacière, des noix empilées et un grand couteau prêt à trancher. Ce n’est plus un simple rafraîchissement, c’est devenu une vraie tendance, un symbole.

D’abord, il y a la soif de naturel.
Les gens en ont assez des boissons sucrées et industrielles. Ils veulent du vrai, du simple, du local. Une noix fraîchement ouverte, c’est le goût de la nature, sans additifs, sans emballage. L’eau de coco coche toutes les cases : désaltérante, saine, locale, écolo.

Ensuite, c’est une affaire de débrouille et d’opportunité.
Pas besoin de gros moyens pour se lancer. Un parasol, une glacière, un couteau, et c’est parti. Beaucoup y voient un moyen rapide de générer un revenu, surtout dans une période où l’emploi reste fragile. Une bouteille d’eau de coco se vend bien. Et les ventes peuvent s’enchaîner toute la journée, surtout sur les axes fréquentés.

C’est aussi une question d’identité.
Boire de l’eau de coco au bord de la route, c’est un geste presque culturel. Une scène qu’on retrouve dans toute la Caraïbe. En Guadeloupe, elle réunit touristes et locaux autour d’un plaisir simple. Le vendeur devient un acteur du paysage, un témoin de cette vie que beaucoup viennent chercher ici.

Et puis, il y a la stratégie.
Les vendeurs l’ont bien compris : les routes principales, les zones touristiques, les marchés, les plages… autant d’endroits où le coco se vend mieux que tout autre produit local. L’eau de coco s’adapte à la mobilité : tu t’arrêtes, tu bois, tu repars.

Cependant, les cocotiers sont menacés.
Derrière la popularité de cette boisson se cache un danger : les cocotiers vieillissent et sont peu remplacés. Dans certaines zones, les plantations ont été abandonnées ou détruites par les ouragans. Des maladies comme le jaunissement mortel touchent déjà des cocotiers dans la Caraïbe. Si rien n’est fait pour replanter massivement, l’eau de coco pourrait devenir plus rare — et plus chère.

Une richesse fragile.
Cette multiplication des stands d’eau de coco raconte une Guadeloupe à la fois moderne et ancrée dans ses racines, mais elle met aussi en lumière un défi : préserver la ressource. Replanter, entretenir, diversifier les variétés… C’est un enjeu agricole et culturel. L’eau de coco n’est pas qu’une mode, c’est un patrimoine vivant qu’il faut protéger.