Guadeloupe : quand, comment et pourquoi les forfaits mobiles ont inclus les appels vers l’Europe

Depuis 2017, tout a changé pour les utilisateurs de téléphonie mobile en Guadeloupe. Cette année-là, l’Union européenne a instauré la réglementation « Roam Like at Home », supprimant les frais d’itinérance entre pays européens. Autrement dit, un abonné français pouvait voyager en Espagne ou en Italie sans payer plus cher ses appels, SMS ou data.

Problème : la mesure ne s’appliquait pas immédiatement aux territoires ultramarins. Il a fallu un travail de reconnaissance juridique pour que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Réunion, Mayotte et Saint-Martin, toutes considérées comme régions ultrapériphériques (RUP), soient incluses dans le dispositif.

Les opérateurs — Orange Caraïbe, SFR Caraïbe, Digicel, Free Caraïbe — ont progressivement aligné leurs offres entre 2017 et 2018. Désormais, les forfaits vendus en Guadeloupe intègrent les appels, SMS et Internet mobile utilisables dans toute l’Union européenne et dans les autres territoires français, y compris l’Hexagone.

Pourquoi c’était indispensable

Trois raisons expliquent cette évolution :

  1. Égalité de traitement : les Guadeloupéens sont citoyens européens. Il était logique qu’ils bénéficient des mêmes droits que les résidents de l’Hexagone.
  2. Simplification : avant 2017, un appel vers l’Hexagone pouvait coûter jusqu’à 0,50 €/min. L’harmonisation a mis fin à cette absurdité.
  3. Pression politique et économique : des élus et associations ont exigé une intégration numérique réelle. Les opérateurs ont fini par suivre pour ne pas perdre en compétitivité.

Ce que cela change concrètement

Aujourd’hui, un abonné guadeloupéen peut :

  • appeler, envoyer des SMS et utiliser ses données mobiles en Europe sans surcoût ;
  • rester joignable en voyage sans changer de carte SIM ;
  • profiter d’une vraie continuité numérique avec l’Hexagone.

Cette évolution a eu un impact direct sur le tourisme, les affaires et les échanges familiaux. Elle a aussi rappelé une évidence : l’inclusion européenne passe aussi par les télécoms.