Habitudes alimentaires en Guadeloupe : entre progrès et défis

Selon une étude de l’Observatoire Régional de la Santé de Guadeloupe (ORSaG), basée sur les données du Baromètre Santé DROM 2021 de Santé publique France, les Guadeloupéens ont amélioré certains comportements alimentaires, mais restent loin des recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS).

Près des trois quarts des habitants (75 %) consomment quotidiennement des fruits ou légumes, mais seuls 28 % atteignent l’objectif des cinq portions par jour. Les femmes sont plus disciplinées que les hommes (30 % contre 25 %), et les seniors plus vertueux que les jeunes : seulement 17 % des 18-30 ans respectent la recommandation, contre 34 % des 60-70 ans. Les revenus pèsent aussi : 30,4 % des foyers gagnant au moins 1 500 € par mois atteignent l’objectif, contre 26,7 % des plus modestes.

Côté féculents complets, les chiffres restent faibles : à peine 23 % des Guadeloupéens en consomment chaque jour, avec une surreprésentation des catégories socioprofessionnelles favorisées (28 % contre 20 % pour les moins favorisées). En revanche, la consommation de légumes secs est bien ancrée dans les pratiques locales : 42 % des habitants respectent la recommandation de deux fois par semaine, soit près du double de la moyenne hexagonale.

L’étude révèle aussi un vrai problème autour des boissons sucrées. Neuf Guadeloupéens sur dix en consomment quotidiennement, et un sur cinq dépasse la limite d’un verre par jour. Les hommes sont particulièrement concernés (27 % contre 16 % des femmes). Les jeunes de 18-30 ans sont les plus grands consommateurs : 36 % dépassent la limite, contre seulement 12 % des 70-85 ans.

Enfin, la moitié des habitants (51 %) boivent systématiquement de l’eau en bouteille, un choix plus fréquent chez les femmes, les diplômés du supérieur et les foyers à revenus plus élevés.

Si des progrès sont visibles par rapport à 2010 — où seulement 6,5 % des habitants atteignaient l’objectif « 5 fruits et légumes » —, les inégalités sociales et économiques restent marquées. L’ORSaG souligne l’urgence d’intensifier les actions de prévention, notamment auprès des jeunes adultes et des populations précaires.

Un constat clair : mieux manger en Guadeloupe progresse, mais la route vers une alimentation équilibrée pour tous est encore longue.

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