La Grande Caraïbe englobe des forêts tropicales humides, des forêts sèches, des mangroves et des massifs montagneux, de Cuba au Suriname, en passant par l’arc centraméricain.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Amérique centrale et la Caraïbe font partie des zones tropicales où la perte forestière reste structurelle, même si les situations varient fortement d’un territoire à l’autre.
La déforestation dans la région est ainsi bien réelle et avance souvent loin des radars médiatiques, noyée entre crises politiques, tourisme et catastrophes naturelles. Elle pèse lourd sur l’avenir écologique, économique et social de la région.
Des causes très concrètes
Rien d’abstrait ici. La déforestation caribéenne est d’abord liée à :
- l’agriculture extensive et sur brûlis, encore pratiquée dans plusieurs États
- l’exploitation du bois, légale ou non
- l’urbanisation rapide, surtout sur les littoraux
- les besoins énergétiques domestiques, notamment le charbon de bois
Le cas le plus extrême reste Haïti, où moins de 2 % de la couverture forestière originelle subsisterait. Le bois y reste une ressource de survie, pas un choix idéologique.
Mangroves et forêts côtières en première ligne
Dans la Caraïbe, déforestation rime aussi avec disparition des mangroves. Or, ces écosystèmes :
- protègent contre l’érosion et les tempêtes
- servent de nurseries pour la pêche
- stockent énormément de carbone
Leur destruction fragilise directement les économies locales, en particulier dans les îles dépendantes de la pêche et du tourisme.
Un impact direct sur le climat et les risques naturels
Moins de forêts, c’est :
- plus de glissements de terrain
- des inondations plus violentes
- une sécheresse accrue dans certaines zones
- une perte de biodiversité unique au monde
Dans un bassin déjà exposé aux ouragans et à la montée du niveau de la mer, la déforestation agit comme un multiplicateur de risques.
Tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne
Le contraste est frappant. Guyana et le Suriname conservent encore des taux de couverture forestière très élevés, quand certaines îles ont presque tout perdu. Les politiques publiques, la pression démographique et les modèles économiques font toute la différence.
Des réponses émergent, lentement
Reboisement, protection des parcs nationaux, paiements pour services environnementaux, projets soutenus par la Banque mondiale ou l’Union européenne… Les initiatives existent. Leur portée reste limitée face à l’urgence sociale et économique de nombreux territoires.




