Face à l’urgence climatique, la Guadeloupe est en passe de devenir un cas d’école international. En effet, depuis 2021, elle fait partie des territoires pilotes du projet européen TransformAr, coordonné localement par l’ADEME.
Objectif : expérimenter des solutions concrètes d’adaptation, en particulier dans le domaine agricole, secteur fortement exposé aux aléas climatiques.
Un fonds inédit pour financer l’adaptation
Pour transformer les idées en actions, un mécanisme innovant a vu le jour : le Fonds Local pour l’Adaptation en Guadeloupe (FLAG). Alimenté par une coalition inédite de financeurs publics et privés – Région Guadeloupe, Conseil départemental, Office de l’Eau, Banque des Territoires, Crédit Agricole – il a permis de réunir 1 million d’euros, complétés par 424 915 € de l’ADEME.
Ce dispositif repose sur un principe simple : mutualiser les ressources pour accompagner des projets locaux ciblés, sélectionnés à l’issue d’un appel à projets lancé fin 2024.
6 projets, 6 réponses aux défis du climat
Six initiatives innovantes bénéficient aujourd’hui de ce soutien. Elles couvrent des enjeux cruciaux :
- Gestion durable de l’eau et lutte contre les inondations,
- Agroécologie et régénération des sols,
- Outils numériques pour optimiser les systèmes agricoles,
- Renforcement de filières locales, notamment la production porcine.
Parmi elles, deux projets illustrent bien la diversité des approches :
- RESAFOR, qui élabore un guide des meilleures pratiques en agroforesterie et agriculture biologique, et assure le suivi des expérimentations sur le terrain ;
- PLUVARIDE, qui conçoit des systèmes agroécologiques capables de prévenir les inondations tout en favorisant la fertilité des sols.
Derrière ces projets se cache une méthode de travail nouvelle : gouvernance collégiale, comités techniques, ateliers participatifs. La démarche n’est pas seulement financière, elle est aussi organisationnelle, avec l’ambition de bâtir un modèle reproductible dans d’autres régions vulnérables au changement climatique.
Un exemple au-delà de la Caraïbe
Le FLAG illustre la possibilité de créer un outil local, flexible et efficace, capable de conjuguer financements publics et privés. À terme, ce modèle pourrait inspirer d’autres territoires insulaires ou côtiers confrontés aux mêmes menaces. L’expérience guadeloupéenne montre ainsi que l’adaptation au changement climatique ne relève plus du discours, mais de la mise en œuvre de solutions concrètes, ancrées dans les réalités locales et portées collectivement.