En Guadeloupe, difficile d’imaginer la vie sans voiture. Selon une étude commandée par l’ADEME (Agence de la transition écologique), publiée en 2023, près de 9 habitants sur 10 possèdent un véhicule personnel. Dans 40 % des foyers, il y a même au moins deux voitures.
Cet ancrage massif s’explique par l’usage quotidien. Plus de 42 % des personnes interrogées utilisent leur voiture deux fois par jour, et près de 15 % trois fois ou plus. Les trajets ne sont pas anodins : 60 % parcourent entre 10 et 40 kilomètres par jour, et près d’un cinquième dépasse les 40 km quotidiens.
Un choix pragmatique et culturel
Pourquoi une telle dépendance ? Pour 63 % des sondés, la voiture est plus pratique que les autres modes de transport, et 58 % la considèrent comme le moyen le plus rapide et efficace. Cependant, au-delà de la fonctionnalité, l’automobile revêt une dimension symbolique : 68 % des Guadeloupéens l’associent à la liberté de se déplacer, et autant la voient comme un espace de vie personnel.
Une charge économique et sociale
Cet attachement n’empêche pas les critiques. 42 % jugent que la voiture pèse lourdement sur leur budget, tandis que 26 % l’associent à du temps perdu dans les embouteillages. Un tiers des sondés souligne également le stress généré par la conduite quotidienne.
Des alternatives limitées
Les transports en commun ne constituent pas une réponse crédible : seuls 9 % des habitants les utilisent régulièrement. Horaires peu lisibles, véhicules vieillissants et service jugé peu fiable nourrissent cette défiance. Le vélo reste, lui, marginal, freiné par l’absence de pistes sécurisées, le relief accidenté et un climat peu favorable.
Entre liberté et dépendance
En résumé, la voiture est à la fois un outil d’efficacité et un symbole de liberté, mais aussi une source de dépenses et de stress. La Guadeloupe illustre ainsi les contradictions d’un territoire où l’automobile reste indispensable, tout en posant de sérieux défis en matière de transition écologique et de mobilité durable.