L’annonce récente du président des Etats-Unis Donald Trump, exprimant son souhait de récupérer le contrôle du canal de Panama pour les États-Unis, a relancé les débats sur cet ouvrage stratégique. Pourquoi cette infrastructure est-elle toujours autant convoitée, même plus d’un siècle après son inauguration ?
Il est important de revenir sur les dates et chiffres clés, tout en examinant les défis actuels qui entourent ce carrefour essentiel pour le commerce mondial.
6 dates clés à retenir
- 1881 : Début de la construction sous la direction des Français, dirigée par Ferdinand de Lesseps, déjà connu pour le canal de Suez. L’entreprise s’avère un échec en raison de difficultés techniques et de maladies.
- 1904 : Les États-Unis reprennent le projet après la signature d’un traité avec le Panama, pays qui avait récemment obtenu son indépendance de la Colombie grâce au soutien américain.
- 1914 : Inauguration officielle du canal, marquant une révolution dans le transport maritime international.
- 1977 : Signature des traités Torrijos-Carter, prévoyant la rétrocession progressive du canal au Panama.
- 1999 : Le Panama récupère officiellement le contrôle complet du canal, devenant un acteur clé de sa gestion.
- 2016 : Inauguration du projet d’expansion du canal, permettant le passage des navires Neo-Panamax, répondant ainsi à l’évolution des besoins du commerce maritime.
5 chiffres impressionnants
- Longueur du canal : 80 kilomètres.
- Temps moyen de transit : environ 8 à 10 heures.
- Volume de commerce mondial : près de 6 % transite par le canal.
« Trump fait un constat : les Etats-Unis sont les principaux utilisateurs du canal (74% de la cargaison totale), et les droits de passage ont beaucoup augmenté. Il y a donc de l’argent en jeu. » – Radio France
- Nombre de navires transitant chaque année : environ 14 000.
- Revenus générés : plus de 2 milliards de dollars annuels pour le Panama.
Une infrastructure convoitée
« Donald Trump justifie ses ambitions expansionnistes à l’égard du canal de Panama par « l’influence » que la Chine aurait sur cette voie maritime essentielle pour les États-Unis. » – France 24
Les déclarations de Trump s’inscrivent dans une stratégie américaine visant à contrer l’influence grandissante de la Chine en Amérique latine. Depuis 1999, le canal est administré par l’Autorité du canal de Panama (ACP), une institution panaméenne.
« Le président panaméen a répondu à Donald Trump par la voie d’un communiqué posté sur son compte X lundi. « Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama », a écrit José Raul Mulino. « Nous exercerons le droit qui nous protège, la base juridique du traité, la dignité qui nous distingue et la force que nous donne le droit international », a-t-il ajouté. » – Le Point
Les investissements chinois dans des ports, des zones économiques spéciales et d’autres projets au Panama suscitent des inquiétudes à Washington.
Le canal de Panama n’est pas qu’une simple voie navigable ; il est un symbole du commerce international, du génie humain et des rivalités géopolitiques. Alors que le monde évolue, le Panama doit s’adapter pour maintenir la pertinence de son joyau stratégique.
3 défis très actuels
Le canal de Panama fait face à plusieurs défis, menaçant sa place centrale dans le commerce mondial :
- Changement climatique et sécheresse
Une diminution des niveaux d’eau dans les lacs qui alimentent le canal limite sa capacité. En 2024, des restrictions sur le tirant d’eau des navires ont dû être imposées.
- Concurrence accrue
Le canal de Suez et d’autres routes, comme celle passant par l’Arctique en cas de fonte des glaces, deviennent des alternatives viables.
- Tensions géopolitiques
Les États-Unis continuent de considérer le canal comme un atout stratégique, tandis que la Chine accroît sa présence au Panama, notamment par des investissements massifs dans les infrastructures environnantes.
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