Nous vivons dans une époque où l’intelligence artificielle peut générer des textes en quelques secondes. Impressionnant, certes. Mon secteur d’activité est bouleversé par la multiplication et la popularité de ces outils, dont moi-même je me sers, mais avec précaution. Pour rappel, je suis journaliste, consultante éditoriale et éditrice. Je possède ma propre entreprise, Plume Caraïbe, https://plumecaraibe.com/ une agence spécialisée dans le conseil éditorial, la création de supports (magazines, sites web, blogs, etc.) et la rédaction de contenus multiformes.
Pourtant, la révolution IA ne m’empêche pas de dormir ! Ces outils restent largement insuffisants dès lors qu’il s’agit de toucher des lecteurs, clients caribéens. Il faut connaître notre région qui se distingue par sa complexité, comprendre, relier, incarner. Et cela, aucune machine ne sait encore le faire.
L’IA ne peut pas remplacer mon expertise
L’IA peut brasser des données, mais elle ne vit pas dans la Caraïbe. Elle ne sent pas les tensions invisibles, les contrastes subtils entre les territoires, les non-dits dans les propos… Moi, oui. Je vis cette région. Je la parcours, je l’écoute, je la questionne. Chaque mot que j’écris est nourri de terrain, d’échanges humains, de lectures multiples.
L’IA reformule l’existant. Moi, je construis un récit. Oui, le fameux storytelling ! J’analyse, je sélectionne, j’adopte un angle stratégique, en fonction des objectifs fixés, de mes ressentis également. C’est ainsi que j’apporte de la cohérence, de la pertinence, dans les informations délivrées. Et dans un monde où se multiplient les contenus standardisés, je choisis les mots pour qu’ils interpellent, captent l’attention. Mon but est que les textes, les supports soient lus de A à Z.
À travers mes projets comme le magazine Foodîles ou ce blog que vous lisez, je ne me contente pas d’écrire : j’agis, je teste, j’invente, au quotidien. Mon écriture est en prise directe avec la vie réelle. L’IA, elle, ne peut que suivre, puisqu’elle s’appuie sur ce qui a déjà été produit.
L’IA n’aura jamais mon réseau
Je ne travaille pas seule. Mon efficacité repose sur un réseau solide de partenaires et de collaborateurs de confiance, construit avec soin au fil des années. Des relations humaines, durables, basées sur la confiance et l’expérience partagée — ce que l’intelligence artificielle ne peut ni reproduire ni remplacer.
Au fil des projets, des collaborations et des innombrables interviews menées année après année, j’ai constitué un carnet d’adresses précieux. Un réseau riche qui me permet de connecter les bonnes personnes, au bon moment.
À cela s’ajoute une communauté fidèle : des milliers d’abonnés sur mes réseaux sociaux, engagés et curieux, qui suivent mes publications, mes initiatives, mes découvertes. Je possède une influence caribéenne, forgée avec constance, qui donne à mes contenus et à mes partenaires une visibilité authentique, ciblée, et impactante.
Tout cela ne veut pas dire que je ne suis pas inquiète. Comme beaucoup, je m’interroge sur les bouleversements en cours, les métiers qui changent. Cependant, cette angoisse sourde ne m’empêche pas de dormir. Je continue à travailler, à m’adapter, à créer du lien et du sens, parce que ma valeur ajoutée reste demandée, appréciée.
