Souvenez-vous. En janvier dernier, j’ai eu le plaisir d’accueillir Sernayda Bazelais au sein de mon entreprise Plume Caraïbe. Cette jeune étudiante a effectué quelques jours de stage avec moi. Elle m’a dit qu’elle était passionnée de mode, de luxe et qu’elle souhaitait rencontrer des professionnels dans ce domaine. J’avoue que j’ai été un peu embêtée par sa requête, parce que je ne m’étais jamais intéressée à de tels sujets, mes contacts étaient donc limités.
Cependant, après quelques recherches, nous avons identifié et contacté quelques personnes pertinentes pour des rencontres-interviews. Et elles ont toutes dit oui. C’est ainsi qu’un jour, Sernayda et moi avons pu échanger longuement avec Cassandra Le Maistre dans son magnifique showroom privé à Jarry, Baie-Mahault. J’ai été très impressionnée par le parcours, la ténacité et la vision entrepreneuriale de cette jeune styliste.
Après notre discussion, il était évident que j’allais rédiger un MAXI format sur elle. Hélas, cela m’a pris plus de temps que je ne croyais, car j’ai enchaîné les impondérables, les obligations professionnelles. Je remercie Cassandra Le Maistre de sa patience, sa compréhension.
Je vous invite à prendre le temps de lire ce texte, à laisser un commentaire et, si la lecture vous a plu, pensez à partager sur les réseaux sociaux pour faire découvrir ce talent au reste du monde.
Trêve d’introduction. La parole à Cassandra Le Maistre, qui a commencé l’entretien par des précisions importantes.
« Le stylisme en Guadeloupe n’a rien à voir avec celui en France. Je ne connais pas chacun des créateurs locaux, mais j’ai constaté que certains d’entre eux fabriquent entièrement leurs produits. En effet, ils sont à la fois à la réflexion et à la technique. Or, ce n’est pas réellement cela la chaîne de la mode et le métier de styliste. Il y a habituellement un styliste, un modéliste, un chef d’atelier, des mécaniciennes ou machinistes… Il existe de multiples métiers.
Les sociétés de mode possèdent des équipes, constituées de directeurs artistiques, stylistes, modélistes, directeurs com’… Chacun a son rôle. En revanche, il est à noter qu’un styliste est modéliste, car il doit apprendre les bases de la couture. C’est super important, car sans ces bases, tu ne peux pas dessiner ce qui est techniquement faisable. Tu dois connaître ce qui se passe à l’intérieur d’un vêtement pour pouvoir le comprendre et le dessiner. Cependant, cela ne veut pas dire que c’est à toi de tout monter, même si tu en connais les bases. »
« Un styliste c’est un peu comme un architecte. Il connaît tous les métiers sur un chantier, il est capable de diriger parce qu’il sait chacun des rôles. Toutefois, ce n’est pas lui qui va tous les assurer. Tout le monde dépend du styliste, comme lui dépend de tout le monde. »
Pourquoi cette chaîne n’existe pas en Guadeloupe ?
« Il n’y a pas vraiment d’école ici, peu de formation. Certains stylistes locaux disent qu’ils font de la haute couture. C’est une grosse erreur. La haute couture est un label décerné par la Fédération française de la Haute Couture et de la mode, suivant un cahier des charges très pointu. Tu dois avoir ton propre atelier de confection, fabriquer à la main, faire un nombre de défilés… Et j’en passe Ce n’est vraiment pas n’importe quoi !
Même certaines marques de luxe n’ont pas le label haute couture. Je ne sais pas si vous imaginez. Gucci, par exemple, ce n’est pas de la haute couture. De plus, maintenir ce label est très difficile. Chaque année, il est remis en cause. Alors, lorsque j’entends un styliste dire qu’il fait de la haute couture sans avoir le label, pour moi, ses propos sont tout de suite décrédibilisants. »
« Même si on me qualifie souvent de haute couture et que j’aimerais avoir ce label, je fais du prêt-à-porter haut de gamme. Je ne peux pas prétendre que je fasse de la haute couture. Parfois, je dis prêt-à-porter luxe, afin que les gens puissent mieux comprendre. »
Quelle est la différence entre luxe et haut de gamme ?
« Ce n’est pas pareil. Le prêt-à-porter est à gauche, le luxe à droite. Prêt-à-porter, cela signifie que tu es dans une industrie, que tu travailles en série. D’ailleurs, il existe 3 gammes dans le prêt-à-porter :
- l’entrée de gamme qui est le fast fashion que la population en grande majorité achète. Exemple : Zara, H&M, Jules etc…
- le moyen de gamme ou milieu de gamme, un petit peu plus premium. Exemple : Ba&sh, Sézane…
- le haut de gamme qui correspond à des marques vraiment plus exclusives comme Cult Gaïa (luxe artisanal), presque à la limite de tomber dans le luxe, ce que moi, je fais par exemple.
« La réalité est que, compte tenu de mon concept, je suis un peu un luxe artisanal. »
« Artisanal, parce que chaque pièce est réalisée en de très petites séries ; tout est adapté à chaque client. Le luxe est par définition ce qui est inaccessible, ce que très peu de personnes ont. Cela ne rentre pas dans le prêt à porter. Bien sûr, il y a aussi le côté sur mesure qui explique aussi que ce que je fais est différent du prêt à porter habituel. »
« Je vous ai fait un cours de mode en 5 minutes. Désolée. D’ailleurs, je donne des cours de mode, si jamais… »
Comment vous êtes-vous intéressée à la mode ?
« Petit à petit, je suis tombée amoureuse de la mode. »
« Au départ, c’était mal parti pour moi. Je n’aimais vraiment pas la mode quand j’étais petite. Pour moi, c’était très superficiel. Tous les stéréotypes, je les pensais. Je n’aurais jamais pensé devenir styliste. Je suis tombée sur la tête et voilà ! Je rigole. »
« J’ai toujours été créative, si bien que je voulais travailler dans les arts. Petite, j’écrivais sur mes dessins que j’irais aux Beaux-Arts, car ma passion à la base est le dessin. En 2013, je suis partie faire des études d’art. J’ai d’abord effectué une Mise à Niveau en Arts Appliqués, durant laquelle j’ai touché à tous les designs. Par exemple, le design d’espace, qui va être l’architecture ou la décoration d’intérieur ; le design textile, où justement tu vas toucher au textile ou à la mode, le stylisme ; le design d’objets ; enfin, tout ce qui va concerner le graphisme : film d’animation, panneau publicitaire, etc.
À la fin de l’année, il fallait que je choisisse le design qui m’intéressait. Quand j’ai dû faire mon choix, je n’avais aucune idée. J’aimais tout, mais en même temps, il n’y avait rien qui me convenait pour en faire mon métier. Le design textile était celui que j’avais préféré, mais on n’avait vraiment pas fait grand-chose. J’avais eu la meilleure note, j’avais vraiment beaucoup aimé, mais je n’avais pas compris que c’était un design qui pouvait m’intéresser.
Comme je ne savais pas quoi faire, j’ai dit à mes professeurs que j’allais faire des dessins et les imprimer sur des tee-shirts, en attendant de trouver ce que je voulais faire. Ils n’étaient pas contents du tout. Néanmoins, je voulais monter mon entreprise. J’ai voulu acheter des t-shirts tout faits, j’ai cherché des fournisseurs et c’est ainsi que je suis tombée dans la mode.
C’est en faisant des salons mode que j’ai vraiment appris ce que c’était la création. Le process m’intéressait plus que le produit fini, parce que ce sont des savoir-faire multiples. En effet, beaucoup de personnes se mettent ensemble pour créer une pièce : des brodeurs, des petites mains, le styliste, le modéliste, etc., jusqu’à la présentation avec le photographe, le scénographe. Si tu fais un défilé, tu as les lumières, le son, etc. Quand j’ai compris cela, je me suis dit : c’est magique ! »
Vous avez donc choisi d’étudier la mode. Comment cela s’est passé ensuite ?
« Je n’étais pas sûre de moi à ce moment-là. Et finalement, cela m’a plu tout de suite. J’ai effectué un BTS Design de Mode dans un lycée assez réputé dans une ville à côté de Lille. Puis, j’ai fait une année en licence professionnelle mode et hautes technologies, parce que j’adore les nouvelles technologies. Par exemple, dessiner un sac sur ordinateur, puis le découper au laser. C’est passionnant ! »
« J’étais nulle »
« Quand j’ai commencé mes études en mode, je découvrais un monde totalement nouveau. J’avais grandi à Marie-Galante, où l’on vivait simplement, et où je m’habillais sans vraiment me soucier des tendances – souvent avec les affaires de mes frères, des shorts, des tee-shirts… La mode, je l’ai apprise sur le tas, avec beaucoup de curiosité et de passion. » »
« Je ne savais même pas ce que c’était un trench, un manteau. La mode était un concept très lointain pour moi ! Je n’avais pas le vocabulaire. Pendant toute ma première année, j’ai ‘morflé’. Tous les soirs, je révisais, j’apprenais des listes de vocabulaire pour être à jour. Personne ne savait que je faisais cela, en plus de mes devoirs. La plupart des élèves dans ma classe avaient déjà une base en couture. Moi, je ne savais même pas qu’une machine à coudre avait une pédale. C’est pour dire le niveau ! (Rires) Je ne connaissais rien.
Cependant, j’ai retenu que ce n’est pas parce que tu n’as pas les compétences aujourd’hui que tu ne les auras jamais. Pour moi, tout le monde est capable. Je n’étais pas bonne sur le moment et ce de manière logique. Cependant, pour moi, ça n’était pas une fatalité. Je me suis dit : je vais me donner les moyens. Il faut d’abord essayer. La deuxième année, j’ai commencé à me placer plutôt en tête de classe. J’ai aussi rattrapé petit à petit mon retard. La mode m’a tellement passionné que mon intérêt a grandi, j’étais tout le temps en train de lire des ouvrages sur le sujet.
Comme les autres élèves avaient déjà une base, ils ne découvraient pas la couture comme moi, et ils avaient tendance à se limiter dans leur création. En effet, comme c’est nous qui montions nos pièces pour présenter la collection, ils connaissaient les difficultés techniques, ils faisaientt leur dessin de sorte que les pièces ne soient pas trop dures à monter. Alors que moi qui ne connaissais rien, je dessinais absolument tout. Ils me disaient : ‘Cassandra, tu ne peux pas faire ça’. Et je répondais : ‘Pourquoi je ne peux pas le faire ?’ Quand c’était impossible, je trouvais d’autres solutions.
« C’est quand tu as une contrainte, que tu cherches le plus. Si moi, j’ai décidé que je vais faire ça, je vais le faire. »
« Tu as intérêt à croire en toi, à augmenter tes capacités, parce que personne ne le fera pour toi. Il faut toujours tenter dans la vie ! »
« Je me suis beaucoup battue »
Est-ce difficile de travailler dans la mode ?
« Dans les domaines d’art, c’est chacun pour soi, car il y a peu de places par rapport au nombre de personnes qui veulent y travailler. La mode fait rêver. Tout le monde veut faire de la mode. Dès les écoles, il y a une sélection. Ils te poussent à l’abandon, parce qu’ils savent que beaucoup ne tiendront pas.
Quand j’ai lancé ma marque, ‘je n’avais aucun avenir’. Tous mes profs me l’ont déconseillé. Toutes mes connaissances dans la mode me l’ont déconseillé. Moi-même, j’aurais déconseillé la personne si je l’avais en face. Je n’avais aucun piston, aucun contact, aucune expérience. Je n’avais rien, en fait. Et pourtant, j’ai décidé que j’allais monter ma marque et je l’ai fait. Cela fait six ans qu’elle existe. »
« Si à un moment dans ta vie, tu veux changer les codes, c’est à toi de te prendre en main. »
« J’aurais fait une grosse école à Paris, les grandes Maisons de mode seraient venues à moi, parce que cela se passe comme cela. Là, cela n’a pas été le cas. J’aurais eu quelqu’un dans ma famille qui travaille dans la mode, cela m’aurait donné un coup de pouce. J’aurais connu des gens dans le luxe ou j’aurais été moi-même une personne de ce milieu, cela m’aurait aidé… Toutefois, je n’ai jamais eu tout cela. Comment j’ai fait pour avoir ma maison de couture ? Je me suis battue pour avoir chaque contact. Bien évidemment, tu peux faire des études, avoir beaucoup d’aide, et ne jamais y arriver. Ton succès dépend aussi de toi, de ton caractère, de beaucoup d’autres paramètres.
Si dès le départ, tu montes un business et que tu as des sous de côté, tu as un bon bagage, etc., bien sûr, ton business sera plus facile à lancer que si tu pars de zéro. Je ne pars pas du principe que, parce que quelqu’un vient d’un endroit modeste, il ne peut pas y arriver. C’est ta volonté qui compte d’abord.
J’aurais pu arrêter complètement et me dire que je fais styliste dans une boîte. J’y ai pensé, bien sûr, surtout en voyant mes copines qui sont stylistes dans des entreprises. Elles mènent des beaux projets. Elles ont leur salaire qui tombe tous les mois. Toutefois, elles aussi me disent : ‘tu fais les projets que tu veux vraiment faire, tu n’as pas de limite’. »
« Tout le monde peut tout faire, mais il faut s’accrocher. C’est le mental. »
Et la Maison de couture Cassandra Le Maistre naquit…
Qu’est-ce qui a été le plus dur pour la création de votre Maison ?
« C’est partir de zéro. Tu es seule, tu n’as personne. Tu ne sais pas comment faire, à qui demander. Tu n’as pas de carnet d’adresses. Tu n’as pas d’argent. J’ai dû faire une levée de fonds quand j’ai commencé. En fait, dès le départ, j’étais partie en bataille. »
« Ce qui m’a aidé est que je suis marie-galantaise. À Marie-Galante, tu apprends la résilience. Tu as la résilience en Guadeloupe, mais à Marie-Galante, c’est deux fois plus. Tu vis dans un environnement où tu dois forcément t’adapter tout le temps. »
« On n’a pas de consommation à portée de main. On fait le maximum nous-mêmes, on est créatif. Comme je m’ennuyais à Marie-Galante, je créais et j’ai ainsi développé ma créativité. »
Pour ma Maison, j’ai une vision bien précise de ce que je veux. Il y a eu des moments où j’aurais pu gagner du temps et me développer plus. J’aurais pu choisir la facilité. Souvent, je fais le second choix et c’est le plus dur, mais je sais pourquoi je le fais. Je me suis mis dans ma tête que je vais galérer, que cela va être difficile.
Je sais très bien ce que je dois faire si je veux vendre beaucoup et tout de suite, mais cela ne correspond pas à mes valeurs. Je construis des fondations solides pour plus tard. Je veux que ma Maison de couture tienne dans la durée. »
Quel est votre objectif final ?
« J’aimerais que ma marque soit une référence aux Antilles, qu’elle soit reconnue. Cependant, honnêtement, je ne cherche pas à ce que ce soit une marque connue dans le monde entier. En fait, mon seul but dans la vie est de créer. »
« Or, créer des pièces hyper intéressantes est coûteux. Cela veut dire que je dois avoir des clients qui vont mettre le prix, je dois pouvoir vendre. Ce qui compte est que je sois suffisamment développée pour vendre et n’avoir juste qu’à créer. Ainsi, il y a beaucoup de pièces que j’ai créées qui ne voient pas le jour parce que c’est très coûteux. Il faut donc que je sois sûre que quelqu’un va les acheter. Pour pouvoir toucher les potentiels acheteurs, il faut être plus développé. C’est une question d’argent et de temps. »
« Je veux juste bien vivre et créer. Si je gagne très bien ma vie, je veux investir dans des projets. J’ai de nombreux autres projets dans ma vie qui ne sont pas forcément liés à la mode. »
Vous avez un beau rêve. Le choix d’installer votre Maison en Guadeloupe est compréhensible, même si cela reste difficile.
« La mode n’est pas très développée. C’est dans notre culture de ne pas mettre en avant les métiers artistiques. Ces professions sont trop souvent perçues comme instables et tu as besoin de beaucoup de support. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont énormément soutenue. Et ça, c’est très important. Ils ont toujours été là, que je réussisse ou pas. Mes parents m’ont laissé une chance, alors qu’ils n’avaient aucune certitude que j’allais y arriver. C’est beaucoup d’investissement et de temps.
Ils sont dans un état d’esprit que je partage. Tu essayes. Au pire, si tu n’y arrives pas, tu changes de voie. La vie, c’est ça, ce sont des pages qui se tournent, des rebondissements. J’ai ce discours aujourd’hui, je ne sais pas si j’aurai le même discours dans 10 ans, je n’en sais rien. A notre époque surtout, ce n’est pas évident d’avoir des certitudes.
Mon retour en Guadeloupe s’explique par le fait que j’ai gagné le concours du costume régional de Miss Guadeloupe pour Miss France en 2022. Comme j’étais dans l’Hexagone à ce moment-là, j’ai dû faire des allers-retours pour faire les essayages avec la Miss Guadeloupe. J’ai dû rester un peu plus longtemps à Marie-Galante, du fait de la COVID. Des femmes m’ont demandé de leur montrer mes collections. J’étais très étonnée parce que j’ai eu des très bons retours. J’ai compris que je répondais à une frustration. En effet, certaines me disaient être obligées de partir à l’étranger pour s’acheter des pièces. Au final, je vendais plus en un laps de temps très court à Marie-Galante que dans l’Hexagone sur la même durée.
Mon choix de revenir en Guadeloupe était très logique, mais beaucoup n’ont pas trouvé qu’il l’était. Plusieurs personnes m’ont dit qu’avec mon potentiel, j’aurais dû être à Paris. Pour elles, c’était presque perçu comme un manque d’ambition. Pour moi, c’est tout l’inverse. La Guadeloupe est un tremplin. Je n’ai jamais eu autant de points positifs pour ma marque que depuis que je suis en Guadeloupe.
Je touche des personnalités très facilement. Les femmes dépensent beaucoup dans la mode, parce qu’elles disposent d’un budget plus conséquent à cet effet. J’ai réfléchi pendant des mois sur le marché, j’ai fait des recherches, et je me suis dit que mon avenir était là où on ne pense pas qu’il est, c’est-à-dire en Guadeloupe. »
J’ai beaucoup aimé mon échange avec Cassandra Le Maistre. J’ai d’abord été un peu intimidée car elle est très élégante et son très beau showroom (qu’elle a complètement pensé) en impose vraiment. Cependant, elle a vraiment joué le jeu de l’interview, avec une franchise qui m’a surprise. Elle porte un regard très clairvoyant sur son parcours, ses choix, ses ambitions, sa Maison, mais également son secteur. J’ai aimé son honnêteté, son franc parler, sa bonne humeur. Je la trouve admirable. Je continuerai à la suivre, avec plaisir. Je lui souhaite vraiment d’accomplir son rêve.