Lors des championnats du monde d’athlétisme, Porto Rico a sa propre délégation, distincte de celle des États-Unis. Une anomalie ? Pas du tout. L’explication est historique et politique.
Porto Rico est un État libre associé aux États-Unis, mais il dispose d’une autonomie sportive internationale. Depuis 1948, le Comité international olympique (CIO) reconnaît son Comité national olympique, ce qui lui permet d’envoyer ses propres athlètes aux Jeux olympiques et dans toutes les grandes compétitions, notamment sous l’égide de World Athletics.
Le cas portoricain n’est pas isolé. Dans la Grande Caraïbe, plusieurs territoires non indépendants bénéficient du même privilège :
- Îles Vierges américaines (États-Unis)
- Îles Vierges britanniques (Royaume-Uni)
- Bermudes (Royaume-Uni)
- Aruba (Pays-Bas).
Ces comités olympiques ont été créés avant 1996, année où le CIO a décidé de ne plus reconnaître de territoires non souverains. Depuis, seuls les États pleinement indépendants peuvent obtenir un statut olympique. Ceux déjà intégrés ont conservé leur autonomie sportive.
D’autres territoires caribéens, en revanche, n’ont pas cette possibilité. C’est le cas de la Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, intégrés au Comité national olympique français, ou encore de Montserrat, Anguilla et Turks and Caicos, qui dépendent du Royaume-Uni.
Le savais-tu ? Curaçao, un cas particulier
Jusqu’en 2011, les athlètes de Curaçao concouraient sous la bannière des Antilles néerlandaises. Mais à la dissolution de ce territoire, le CIO a retiré la reconnaissance du comité olympique local. Résultat : les sportifs de Curaçao doivent aujourd’hui rejoindre l’équipe des Pays-Bas ou concourir sous bannière neutre selon les compétitions. Depuis plusieurs années, le pays plaide pour retrouver son autonomie sportive, mais la règle de 1996 bloque sa demande.
