Ouragan Melissa : la Caraïbe face à un monstre climatique

L’ouragan Melissa a frappé de plein fouet la Grande Caraïbe fin octobre 2025, laissant derrière lui un sillage de désolation, notamment en Jamaïque, à Cuba et en Haïti. Classé en catégorie 5 lors de son passage sur la Jamaïque, il est déjà décrit comme l’un des cyclones les plus puissants du siècle dans cette région.

Retour sur les faits et les réactions à travers une revue de presse des principaux médias francophones et internationaux.

Une intensification record

Selon Le Monde, Melissa s’est formé dans une zone de l’Atlantique où la température de l’eau dépassait les 30 °C, ce qui a favorisé une intensification rapide, phénomène désormais fréquent dans les Caraïbes. Les vents ont atteint près de 300 km/h, un niveau rarement observé dans cette zone.

« Un monstre qui frappe de plein fouet la Jamaïque et sème la désolation dans les Caraïbes. » — Le Monde, 29 octobre 2025

Nombre d’experts rappellent que le réchauffement des eaux de surface amplifie la puissance des cyclones, un avertissement clair pour les territoires insulaires déjà vulnérables.

The Washington Post a aussi détaillé l’intensification explosive de Melissa et la pression atmosphérique la plus basse jamais enregistrée dans le bassin caribéen.

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La Jamaïque en zone sinistrée

La Jamaïque a subi le cœur de la tempête. D’après Euronews, plus de 530 000 foyers ont été privés d’électricité et des dizaines de routes détruites. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans plusieurs paroisses.

Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a qualifié l’ouragan de “désastre national”. Les secours sont toujours mobilisés pour dégager les routes et rétablir l’accès aux hôpitaux. (RFI)

The Guardian parle d’une “disaster area” après le passage de Melissa sur la Jamaïque, avec des quartiers entiers inondés à Kingston.

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Cuba sous tension maximale

À peine sortie du passage de la Jamaïque, Melissa a touché l’est de Cuba, notamment les provinces de Santiago et Granma. Selon Le Monde, plus de 700 000 personnes ont été évacuées par précaution.

« L’ouragan Melissa a provoqué des dégâts considérables », a reconnu le président Miguel Díaz-Canel, cité par RTL.

Les images diffusées par France 24 montrent des rues inondées, des poteaux électriques arrachés et des habitations éventrées par les rafales. (France 24 – “Cuba frappée à son tour par l’ouragan Melissa.”)

Reuters confirme qu’il s’agit du pire ouragan de la décennie pour Cuba, avec plusieurs régions côtières submergées par des vagues de plus de 4 mètres.

Haïti, une fois encore touchée

Haïti, déjà fragilisé par les crises politiques et humanitaires, a subi d’importantes inondations dans l’ouest du pays. D’après AP News et RFI, au moins 25 personnes ont perdu la vie, notamment à Petit-Goâve, où une rivière a débordé.

Les autorités redoutent une aggravation du bilan dans les jours à venir, les équipes de secours peinant à accéder à certaines zones.

Associated Press note aussi que les réseaux humanitaires haïtiens manquent de moyens pour évacuer les zones à risque, faute d’infrastructures routières sécurisées.

Un signal d’alarme pour la Grande Caraïbe

La Caraïbe fait face à une nouvelle ère climatique : celle des cyclones plus intenses, plus destructeurs, plus fréquents. Chaque île, chaque pays, doit renforcer ses politiques d’adaptation : urbanisme, énergie, agriculture, communication d’urgence.

L’ouragan Melissa, au-delà des chiffres, rappelle la fragilité d’un espace caribéen déjà en première ligne du changement climatique.