Cela faisait longtemps que je n’avais pas rédigé un billet pour alimenter la rubrique Enjeux de mon blog.
Heureusement, au Startup.gp 4 (dont je vous ai déjà parlé ici et là), j’ai rencontré Marie-Lise Marcel-Roche du service International de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte) Guadeloupe. Et vendredi dernier, nous nous sommes à nouveau revues pour parler de la Caraïbe, de commerce, d’export.
Autant vous dire que Marie-Lise Marcel-Roche possède une foule d’informations sur la région, qu’elle partage via des bulletins synthétiques, en ligne sur le site de la Dieccte.
Elle m’a notamment parlé de son focus « Le marché du travail à Sainte-Lucie, Barbade et Trinidad et perspectives », publié en 2016, mais toujours pertinent.
Cela m’a donné envie de vous parler d’un enjeu majeur pour la Grande Caraïbe : l’emploi.
Tout d’abord, précision : c’est une des thématiques où il existe le plus de statistiques dans la région, ce qui permet d’avoir une analyse plus fine et donc intéressante.
La lecture du document met en évidence une réalité : nombre de territoires caribéens partagent la même problématique d’un taux de chômage particulièrement élevé. Et ce sont les jeunes qui sont les plus touchés.
« Entre 2007 et 2012, certains états ont enregistré une explosion des chiffres du chômage de plus de 57% pour la Barbade et plus de 47% pour Sainte-Lucie. En outre, selon le rapport de juillet 2015 de la CDB, le chômage des jeunes présentait un taux supérieur à 30% dans certains pays. »
La crise économique est passée par là….
A noter qu’en 2015, le taux de chômage était de 24,9% (41,9% chez les jeunes) à Sainte-Lucie et 11,9% à la Barbade.
Pour rappel, les chiffres pour Guadeloupe (24%), Martinique (20%) et Guyane (22%) sont tout aussi mauvais. Et les jeunes, ainsi que les femmes, sont les catégories les plus touchées.
Trinidad-et-Tobago, le bon élève, à première vue…
Que lis-je sur le document ? Trinidad-et-Tobago n’enregistre qu’un taux de chômage de 3,3 % en 2015 !
En 2016, si je me fie au Bureau des statistiques de Trinidad, il a augmenté, pour atteindre… 4%. Vous avez bien lu.
Pour rappel, l’île compte 1,4 million d’habitants. Elle a pour particularité d’avoir un secteur pétrolier et plus généralement de l’énergie très important. Elle mise aussi sur le tourisme, l’agriculture.
Cependant… Parce que oui, il y a un « mais ».
Marie-Lise Marcel-Roche relève que Trinidad-et-Tobago fait face à la même problématique que bon nombre de ses voisins.
« Le chômage des jeunes reste élevé. Même si le taux d’alphabétisation est passé de 70% en 1990 à 90% en 2015, il est plutôt pointé une inadéquation entre l’enseignement dispensé et le marché du travail. »
Des raisons d’espérer
Dans sa note, Marie-Lise Marcel-Roche ne s’est pas contentée de souligner ces problématiques, elle a aussi mis en avant les solutions privilégiées par Sainte-Lucie, Barbade et Trinidad.
« Trinidad-et-Tobago s’engage dans le développement durable, nouvelle niche d’emplois. »
« Trinidad table aussi sur l’attractivité de son territoire pour créer des emplois. »
« La Barbade a fait le choix d’une économie ouverte basée sur un haut niveau de qualité des services public et privé. Son objectif est d’arriver à une nation développée d’ici 2025 »
« Sainte-Lucie a identifié 5 filières porteuses d’emplois : l’agrotransformation, le BTP, les industries créatives, le tourisme et les métiers de la mer. »
Je vous invite bien sûr à lire le document pour en savoir plus.
L’ambition du premier ministre de Sainte-Lucie ? Pas plus de 15 % de chômage en 2021
Allen Chastanet, le chef du gouvernement de l’île, s’est lancé dans une bataille pour l’emploi. Mi-mai, il a dit :
« It is an extremely sad reality that over one-fifth or 20 percent of our productive labour force is unemployed and by extension (…) this implies unemployed capital in that scenario. This, in effect means that we have substantial capacity for expansion, growth and development » (tiré d’un article de Saint Lucia News Online daté du 12 mai dernier).
Traduction : « Il est extrêmement triste de constater que plus d’un cinquième ou 20% de notre main-d’œuvre productive est au chômage et, par extension (…), cela implique un capital non employé dans ce scénario. En fait, cela signifie que nous avons une capacité substantielle d’expansion, de croissance et de développement ».
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