Pourquoi Cuba est le leader agricole de la Grande Caraïbe

Cuba est souvent considéré comme le pays le plus agricole de la Grande Caraïbe, grâce à l’étendue de ses surfaces cultivées, la diversité de ses productions, et ses efforts en matière de souveraineté alimentaire.

 

Environ 63 % de la superficie totale de Cuba est dédiée à l’agriculture, soit environ 6,3 millions d’hectares, un pourcentage élevé comparé aux autres pays de la Caraïbe.

 

  • Historiquement, la canne à sucre a été la culture phare, représentant une part importante des exportations cubaines. En 2022, environ 750 000 hectares étaient consacrés à cette culture, bien que cette superficie ait fortement diminué ces dernières années.
  • Cuba est mondialement reconnu pour son tabac de haute qualité, avec plus de 30 000 hectares cultivés, principalement dans la région de Pinar del Río.
  • Environ 150 000 tonnes d’agrumes sont produites chaque année, principalement pour l’exportation. La production de café est également importante, même si elle est en déclin depuis plusieurs décennies.

 

Environ 20 % de la population active cubaine travaille dans le secteur agricole, soit près de 1,2 million de personnes.

 

Projets spécifiques en cours

Les projets de Cuba axés sur l’agroécologie, la modernisation et les coopératives montrent sa volonté de transformation.

Agroécologie et agriculture urbaine

Cuba est pionnier en matière d’agroécologie, avec plus de 400 000 fermes ayant adopté des pratiques écologiques. L’agriculture urbaine est particulièrement développée dans les villes, où des jardins et fermes urbaines contribuent à produire des aliments localement, réduisant ainsi les besoins en importations. Ce modèle est soutenu par l’Association Nationale des Petits Agriculteurs (ANAP) et permet d’améliorer la sécurité alimentaire dans les zones urbaines.

Coopératives agricoles

Le gouvernement a encouragé la création de coopératives agricoles pour améliorer la productivité. À ce jour, on compte plus de 5 000 coopératives dans tout le pays, qui permettent aux petits exploitants de partager des ressources et d’accéder à des marchés plus larges. Les coopératives de production de tabac, par exemple, jouent un rôle clé dans l’économie cubaine et bénéficient de soutien financier et technique.

Modernisation des infrastructures agricoles

En collaboration avec des partenaires étrangers, Cuba travaille à moderniser ses infrastructures agricoles, notamment en investissant dans des équipements de traitement des cultures, des systèmes d’irrigation plus efficaces et des serres. Le partenariat avec le Brésil, pour des tracteurs et d’autres équipements agricoles, en est un exemple concret.

 

Problématiques rencontrées

Avec ses chiffres impressionnants en termes de superficie agricole et de diversité de production, Cuba se positionne comme le leader agricole de la Grande Caraïbe. Cependant, pour maintenir et développer cette position, le pays doit faire face à de nombreux défis.

Défis climatiques

Cuba est particulièrement exposé aux ouragans, à la sécheresse et aux inondations, qui affectent gravement les rendements agricoles. La fréquence accrue de ces événements extrêmes nécessite des investissements constants dans des infrastructures de protection et des pratiques résilientes.

Vieillissement des infrastructures

Beaucoup d’équipements agricoles et d’infrastructures sont vétustes, limitant l’efficacité et la productivité des fermes. La modernisation de l’agriculture cubaine est souvent freinée par un manque de financements et des restrictions liées à l’embargo américain.

Manque de ressources en intrants et dépendance aux importations :

L’agriculture cubaine souffre d’une pénurie d’intrants (engrais, pesticides) en raison de difficultés d’importation, aggravées par l’embargo. Cette dépendance pousse Cuba à adopter des pratiques d’agroécologie, mais elle limite également les rendements dans certaines cultures.

Défis de main-d’œuvre

Malgré une forte proportion de travailleurs dans le secteur agricole, Cuba fait face à une baisse d’intérêt des jeunes pour l’agriculture, ce qui pourrait entraîner une pénurie de main-d’œuvre dans les décennies à venir.

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