Pourquoi je relis chaque année Le Père Goriot d’Honoré de Balzac

Il y a des livres qu’on lit une fois, qu’on referme et qu’on range, comme une expérience unique. Et il y a ceux auxquels on revient sans cesse, parce qu’ils nous parlent à des âges, des contextes et des humeurs différents. Pour moi, Le Père Goriot d’Honoré de Balzac fait partie de ces compagnons de route.

Chaque relecture est une redécouverte. La première fois, j’avais été saisie par le drame familial : ce père prêt à tous les sacrifices pour ses filles ingrates. La fois suivante, j’ai davantage prêté attention à Rastignac, à son ambition féroce, à son fameux « À nous deux, Paris ! ». Puis, plus tard encore, ce sont les descriptions de la pension Vauquer et les portraits balzaciens qui m’ont frappée, comme des instantanés de la société française du XIXe siècle.

Lire Balzac, c’est aussi prendre une leçon d’observation. Il nous rappelle que derrière les façades – qu’elles soient sociales, politiques ou intimes – se cachent toujours des luttes, des fragilités, des contradictions. Et chaque année, selon l’endroit où je me trouve dans ma vie, je me sens plus proche de tel ou tel personnage, je comprends différemment leurs choix, leurs renoncements, leurs désirs.

J’aime aussi la manière dont Balzac égratigne les journalistes de son époque, avec son ironie acérée, toujours d’actualité. Et je savoure la palette d’émotions que le roman provoque : la tristesse, la joie, l’ennui parfois, la rage souvent, face aux injustices et aux mesquineries humaines.

En fin de compte, je relis Le Père Goriot parce que c’est une œuvre vivante. Elle ne se fige pas. Elle évolue avec moi, ou plutôt je la lis à la lumière de mes propres évolutions. C’est sans doute la définition même d’un classique : un livre qui n’a jamais fini de nous dire quelque chose.

Et puis, clin d’œil de lectrice fidèle : j’ai plusieurs éditions de Goriot dans ma bibliothèque… mais je reviens toujours à la même, celle dont la couverture figure en photo.

Mylène Colmar

Journaliste, consultante éditoriale et éditrice, je vis en Guadeloupe, archipel au coeur de la Grande Caraïbe.
Caribbean blogger depuis 2007, je tiens Le blog de Mylène Colmar depuis 2015.
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