Chaque année, dès le mois de novembre, les ports de la Caraïbe voient arriver les premiers paquebots de la nouvelle saison de croisière. De la Guadeloupe aux Bahamas, les escales reprennent. Pourquoi ce timing précis ? La réponse tient à la fois au climat, à la logistique mondiale des compagnies et à la stratégie économique de la région.
La fin de la saison cyclonique
Le facteur déterminant, c’est la météo.
Dans la Caraïbe, la saison des ouragans s’étend de juin à novembre, avec un pic d’intensité entre août et octobre. Pendant ces mois, les risques sont trop élevés pour les navires et les voyageurs. Les compagnies préfèrent donc attendre que la mer se calme et que les perturbations s’éloignent pour relancer leurs itinéraires.
À partir de novembre, le danger diminue nettement, les alizés reprennent leur souffle régulier et les conditions de navigation deviennent optimales. C’est le signal du départ pour une nouvelle saison.
Le début du carême
Novembre marque aussi le début de la saison sèche, le carême . Les pluies se font plus rares, les températures restent agréables, et les paysages reprennent des couleurs éclatantes.
C’est également le moment où les touristes du Nord, en quête de chaleur, commencent à affluer. L’hiver s’installe en Europe et en Amérique du Nord, et la Caraïbe devient leur refuge ensoleillé.
La haute saison touristique s’étend ainsi de novembre à avril, période où hôtels, restaurants et sites d’excursion fonctionnent habituellement à plein régime.
Une rotation mondiale bien rodée
Derrière cette saisonnalité se cache une organisation logistique impressionnante.
Les grandes compagnies comme Royal Caribbean, MSC, Costa ou Celebrity Cruises déplacent leurs flottes selon les saisons :
- En été, leurs navires naviguent en Méditerranée, dans les fjords norvégiens ou en Alaska.
- En automne, ils traversent l’Atlantique pour rejoindre les ports caribéens.
Ce repositionnement permet d’exploiter les meilleures conditions météo et de maintenir les navires actifs toute l’année. Pour les passagers, ces longues traversées transatlantiques sont d’ailleurs devenues un type de croisière à part entière.
Un enjeu économique majeur pour la région
La saison de croisière représente une manne économique essentielle pour la Caraïbe. Entre novembre et avril, des millions de visiteurs débarquent dans les îles, générant des retombées directes pour les guides, les artisans, les commerçants et les opérateurs touristiques.
Les autorités locales investissent d’ailleurs dans l’amélioration des infrastructures portuaires et l’accueil des passagers, conscientes de l’importance stratégique de ce secteur dans la relance économique post-pandémie.