S’il y a bien une chose que tout habitant ou visiteur de la Caraïbe a en commun, c’est l’expérience des moustiques. Ces petits insectes s’invitent à nos soirées, perturbent nos nuits et, parfois, véhiculent de sérieuses maladies. Pourquoi sont-ils si nombreux dans la région ? La réponse tient en trois mots : climat, environnement et adaptation.
Un climat idéal pour leur reproduction
Les moustiques aiment la chaleur et l’humidité. Autrement dit, la Grande Caraïbe est leur paradis.
Les températures moyennes y oscillent entre 25 et 30°C toute l’année, parfaites pour leur cycle de vie. Quant à l’humidité, elle est entretenue par les pluies tropicales fréquentes, surtout pendant la saison humide, de juin à novembre.
Chaque averse laisse derrière elle une multitude de points d’eau stagnante : flaques, seaux, gouttières, pneus, coupelles de plantes, citernes… Autant de lieux propices à la ponte. Un simple bouchon de bouteille contenant de l’eau peut suffire à accueillir des larves.
Une région densément peuplée et riche en biodiversité
La Caraïbe concentre des zones urbaines denses, où les moustiques trouvent aisément des humains à piquer.
Cependant, ils ne se limitent pas à nous : oiseaux, chiens, grenouilles, chauves-souris et autres animaux servent aussi de cibles. Cette biodiversité exceptionnelle leur offre un large éventail d’hôtes pour se nourrir et se reproduire.
De plus, les maisons ouvertes, les activités extérieures et la proximité avec la nature accentuent les contacts entre moustiques et humains. Contrairement à d’autres régions, il n’existe presque aucun moment de l’année où ils disparaissent complètement.
L’héritage d’une espèce envahissante
Le moustique le plus redouté de la Caraïbe, Aedes aegypti, n’est pas originaire d’ici.
Il a été introduit à l’époque de la traite et de la colonisation, probablement via les navires venus d’Afrique.
Adapté aux milieux urbains, il pond dans les récipients d’eau douce et s’est imposé comme l’un des insectes les plus coriaces au monde. C’est lui qui transmet la dengue, le chikungunya et le zika, trois maladies qui ont marqué la région ces dernières décennies.
Malgré les efforts d’assainissement et la sensibilisation, ce moustique continue de proliférer, porté par le réchauffement climatique et les modes de vie urbains.
Une menace permanente mais gérable
Les moustiques font désormais partie du paysage caribéen. Leur présence n’est pas une fatalité, mais un défi collectif.
Limiter les eaux stagnantes, entretenir les espaces extérieurs, utiliser des répulsifs, et favoriser la recherche sur des solutions biologiques ou technologiques (comme les moustiques stériles ou génétiquement modifiés) font partie des leviers d’action.








