Chaque année, entre juin et novembre, les habitants de la Grande Caraïbe scrutent avec attention les bulletins météorologiques. La raison ? La saison des ouragans, période durant laquelle des cyclones tropicaux peuvent se former et menacer les territoires insulaires et côtiers de la région. Mais pourquoi cette zone du monde est-elle si souvent concernée par ces phénomènes météorologiques extrêmes ?
La réponse tient d’abord à la position géographique de la Grande Caraïbe. Située en zone tropicale, entre le tropique du Cancer et l’équateur, elle bénéficie de températures élevées toute l’année. Cette chaleur constante réchauffe les eaux de l’océan Atlantique, de la mer des Caraïbes et du golfe du Mexique. Or, l’un des ingrédients essentiels à la formation des cyclones est précisément la chaleur de l’eau : lorsque la surface de la mer dépasse 26,5 °C, l’évaporation s’intensifie, créant des masses d’air chaud et humide qui montent dans l’atmosphère. Si les conditions sont réunies – notamment une faible variation de vent en altitude –, une simple perturbation peut alors évoluer en tempête tropicale, puis en cyclone.
Un autre facteur déterminant est la naissance de ces perturbations. La majorité des cyclones de l’Atlantique trouvent leur origine dans des ondes tropicales en provenance de l’Afrique de l’Ouest. En traversant l’océan, portées par les alizés, ces systèmes peuvent gagner en intensité. Lorsqu’ils atteignent la Grande Caraïbe, ils peuvent déjà être très puissants, voire destructeurs.
Enfin, la configuration même de la région – avec ses nombreuses îles, archipels et zones côtières – accentue sa vulnérabilité. De la Guadeloupe au Yucatán, en passant par Haïti, la Jamaïque, Cuba ou encore les Bahamas, peu de territoires sont à l’abri. Chaque saison cyclonique rappelle l’importance de la prévention, de l’information et de la solidarité face à ces phénomènes naturels aussi impressionnants que redoutables.
Quelques cyclones parmi les plus destructeurs dans la Grande Caraïbe
- Gilbert (1988) – A frappé durement la Jamaïque, le Yucatán et le golfe du Mexique. L’un des plus puissants de son époque.
- Hugo (1989) – A causé des destructions majeures en Guadeloupe, à Saint-Croix (Îles Vierges américaines) et en Caroline du Sud. Ses vents extrêmes ont ravagé des milliers d’habitations.
- Mitch (1998) – L’un des plus meurtriers de l’histoire moderne, avec plus de 11 000 morts, principalement au Honduras et au Nicaragua.
- Georges (1998) – A traversé les Antilles, Porto Rico, Hispaniola et Cuba, causant des centaines de morts et de lourds dégâts.
- Ivan (2004) – A dévasté Grenade, la Jamaïque et les Îles Caïmans, avant de toucher les États-Unis.
- Katrina (2005) – Bien que plus connu pour ses effets sur la Nouvelle-Orléans, il a aussi affecté Cuba et le sud de la Floride.
- Matthew (2016) – A particulièrement frappé Haïti, causant plus de 500 morts et d’importantes pertes agricoles.
- Irma (2017) – L’un des cyclones les plus puissants jamais enregistrés dans l’Atlantique. A ravagé Saint-Barthélemy, Saint-Martin, les Îles Vierges et causé d’importants dégâts jusqu’en Floride.
- Maria (2017) – A suivi Irma de près. Il a détruit une grande partie de Porto Rico.
Se préparer et agir en cas de cyclone : les gestes essentiels
Avant l’arrivée du cyclone
- Constituer un kit d’urgence : eau potable, aliments non périssables, radio à piles, lampe torche, piles, médicaments, documents importants, argent liquide.
- Sécuriser l’habitation : vérifier les toitures, fixer les volets, rentrer les objets extérieurs (plantes, meubles de jardin, outils).
- Faire le plein de carburant et charger les téléphones.
- Prendre connaissance des consignes officielles (préfecture, météo, sécurité civile).
- Prévoir un abri sûr ou localiser le plus proche centre d’hébergement.
Pendant le passage du cyclone
- Rester à l’intérieur, loin des fenêtres et des portes.
- Écouter les informations officielles à la radio.
- Ne pas utiliser le téléphone sauf en cas d’urgence.
- Ne sortir sous aucun prétexte, même si le calme semble revenu : il peut s’agir de l’œil du cyclone.
Après le passage du cyclone
- Attendre les consignes des autorités avant de sortir.
- Éviter les câbles électriques au sol, les zones inondées et les routes endommagées.
- Venir en aide aux personnes vulnérables (voisins âgés, isolés, en situation de handicap).
- Prendre des photos des dégâts pour les assurances.