Rangez votre carte de la « guadeloupéanité »

Chaque année, je reçois une foule d’invitations à des événements, de communiqués et dossiers de presse, ou simplement des messages de personnes qui souhaitent que je parle de leur projet ou de leur parcours. Et vraiment, j’en suis fort heureuse, car cela me permet de découvrir des profils intéressants. Une vraie richesse !

Cependant, j’ai peu de temps, l’écriture n’étant qu’une partie de mes activités. Or, rédiger un texte exige un vrai travail : échanges et/ou interviews, rédaction, relecture, mise en forme, publication et communication. Alors, vous comprenez que je suis obligée d’être sélective.

Je choisis naturellement les personnes que je mets en avant en me fiant d’abord à mon ressenti. Après autant d’années à rencontrer et interviewer des gens, je sais très vite à qui j’ai affaire. Je me fais confiance. Je fais aussi des recherches et il m’arrive d’appeler des contacts pour vérifier certains points. Dans le même temps, je sais que les expériences sont différentes d’une personne à l’autre, je ne me fie donc pas toujours aux histoires rapportées.

Je fais cette longue introduction, pour que vous compreniez bien ce qui suit.

Si je refuse de parler de vous ou de vos actions, jouer la carte de la « guadeloupéanité » ne sert à rien.

Vous savez bien de quoi je parle. Ce n’est pas parce que vous êtes guadeloupéen que je vais me sentir obligée de vous consacrer du temps, ni de vous ouvrir mon blog ou mes réseaux. Si vous êtes un mercenaire qui utilise cet argument pour obtenir satisfaction, inutile d’insister. Si vous êtes un arnaqueur persuadé que sa nationalité suffira à éviter mon radar, laissez tomber.

Oui, je me suis déjà trompée. J’ai mis en avant des personnes qui se sont révélées très décevantes. Cela m’a laissé avec une vraie amertume en bouche. Comme tout le monde, je n’aime ni être manipulée, ni perdre mon temps. Et bien sûr, je ne peux pas écrire à la légère, car des gens lisent mes textes et, parfois, contactent ensuite telle ou telle personne mise en lumière.

La carte de la guadeloupéanité ne suffit pas. Elle peut même réveiller ma méfiance.

Si vous n’avez rien d’autre à avancer, je m’interroge forcément sur la pertinence de votre demande. D’ailleurs, élargissons : si c’est votre seul argument pour défendre votre point de vue, je ne peux qu’être perplexe. Pour être clair, la « guadeloupéanité » et plus largement la « caribéanité » ne suffiront jamais face au manque de vision, à la tromperie ou à la médiocrité.