Retour sur des mois de galère avec ma feuille blanche : pourquoi j’écris ?

Pourquoi j’écris ? Parce que…
J’écris depuis que j’ai appris à le faire.
J’ai fait de très longues études pour bien le faire.
J’ai réussi à en faire mon métier.
Cela fait partie des activités piliers de mon entreprise.
Cela me permet de gagner de l’argent.
Je dois écrire. J’aime écrire.

Une fois cela dit, je dois vous avouer que j’ai « galéré » pour écrire durant plusieurs mois. Cela va mieux.

Ce je ne sais quoi est revenu, sans doute comme cela était parti, sans que je m’en rende compte.

En revanche, je n’ai pas encore réussi à cerner toutes les raisons de mes nombreux hauts et bas devant la feuille blanche. Il est sûr que je ne suis pas une intelligence artificielle qui peut livrer des textes factuels à la seconde, à la chaîne… Oh, certains le pensent, car ils ne mesurent pas ce qu’implique (parfois) de rédiger un texte même de quelques lignes.

L’un des problèmes de ma profession est que des millions de personnes savent écrire, et que parmi elles, certaines sont convaincues qu’elles pourraient tout à fait exercer mon métier.

« Bah, ce n’est que coucher des mots sur le papier (virtuel ou réel)… »

Je dois avouer que ce type de réflexion m’a longtemps porté sur les nerfs, blessé. Combien de fois ai-je eu à me réveiller aux aurores ou à boucler très tard un texte ! Je ne m’en plains pas, cela fait partie du « jeu », mais écouter des gens m’expliquer – gentiment – que je pourrais faire autrement, qu’eux feraient de cette manière et que ce serait mieux… Rage lancinante obligatoire.

Pour en revenir à cette galère de l’écriture que j’ai vécue pendant des mois, j’en ai au moins cerné les tenants et aboutissants. Je ne souffrais pas du syndrome de la feuille blanche. Il ne s’agissait pas non plus d’une remise en question de mon métier, de ma vie.

Je crois simplement que j’étais fatiguée d’écrire des textes, parce que j’avais accepté de le faire, qu’un client comptait sur moi, que j’avais une deadline à respecter, que je devais le faire.

L’écriture est un processus souvent difficile pour moi. Que je sois payée ou pas pour rédiger un texte, je le fais toujours avec l’envie de produire la meilleure version possible.

Parfois, les phrases s’enchaînent, cela « coule de source ». Et d’autres fois, me voilà bloquée sur un mot, un paragraphe, durant des heures. Un casse-tête.

J’ai vécu beaucoup de hauts et de bas, car je dois constamment gérer le sentiment que mon travail n’est pas toujours respecté.

Je ne parle pas de me complimenter sur ce que j’ai produit, ni de me remercier. Cela fait partie de mon métier de délivrer les commandes.

Je veux parler du respect conféré à d’autres métiers, parce que les gens « voient et comprennent » ce que ces professionnels font, parce ce qu’ils ont le sentiment que ce qu’ils produisent a de la valeur (ajoutée) et qu’eux méritent bien l’argent et le temps qu’ils réclament.

Eh bien, je peux vous assurer que je n’ai pas à rougir des sommes que je demande pour rédiger ci et ça. Je n’ai pas à m’en justifier d’ailleurs. Simplement, pour alimenter ce débat, mes tarifs tiennent compte de mes études, mon expérience, mon temps, mes charges, mon carnet d’adresses, etc.

Si vous pouvez le faire, si vous pouvez l’avoir à moins cher, pourquoi perdez-vous votre temps et le mien à me solliciter ?

Bref. J’ai retrouvé ce je ne sais quoi. Exit la galère avec ma feuille blanche. Pourvu que cela dure !

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