Santa Marta, la ville balnéaire colombienne, a accueilli les 9 et 10 novembre le quatrième Sommet entre la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC) et l’Union européenne (UE). Deux jours d’échanges destinés à raviver un partenariat politique et économique entre les 33 pays de la CELAC et les 27 de l’UE, dans un contexte géopolitique tendu.
La CELAC, un bloc politique régional
Créée en 2010 à Caracas, la CELAC (Comunidad de Estados Latinoamericanos y Caribeños) réunit l’ensemble des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe — à l’exception notable des États-Unis et du Canada.
Son objectif : renforcer l’intégration régionale, parler d’une seule voix sur la scène internationale et défendre les intérêts communs du Sud global. La présidence tournante est assurée cette année par la Colombie, dirigée par le président Gustavo Petro, hôte du sommet.
Un sommet placé sous le signe du multilatéralisme
Face à la montée des tensions mondiales et aux recompositions d’alliances, l’enjeu est clair : affirmer une coopération équilibrée entre l’Europe et le continent latino-caribéen.
Coprésidé par Gustavo Petro pour la CELAC et António Costa, président du Conseil européen, le sommet met l’accent sur quatre grands axes :
- la transition verte et numérique ;
- le commerce et l’investissement durable ;
- la sécurité, la lutte contre le narcotrafic et la migration ;
- la défense du multilatéralisme et des droits humains.
Un partenariat à réinventer
L’Union européenne voit dans ce rapprochement un moyen de consolider ses alliances avec le Sud global et d’assurer ses approvisionnements en matières premières stratégiques.
De leur côté, les pays latino-américains et caribéens espèrent un partenariat plus juste, moins marqué par le déséquilibre économique et l’influence des grandes puissances extérieures.
Promesses et limites
Si le ton du sommet se veut constructif, les divergences politiques au sein de la CELAC — du Mexique à Cuba, du Brésil à Haïti — rendent difficile une position commune. Plusieurs dirigeants ont également exprimé leur scepticisme face au plan européen Global Gateway 2.0, accusé d’être trop lent à se concrétiser.
En toile de fond, des critiques implicites envers les États-Unis, notamment sur les sanctions économiques et l’ingérence diplomatique, ont marqué les discours.








