Spécial invité : « Mon métissage est une force »

Ce mois de janvier, mon entreprise Plume Caraïbe a accueilli une stagiaire en première année de Brevet de Technicien Supérieur (BTS) Négociation et Digitalisation de la Relation Client (NDRC) au lycée Faustin Fléret de Morne-à-l’Eau. Son prénom : Fatima. J’ai découvert une jeune femme de 18 ans intéressante, ambitieuse, volontaire. Je lui ai bien sûr demandé de rédiger un texte pour mon blog, car dès que je le peux, j’invite ceux qui collaborent avec moi à prendre la plume. Fatima avait le choix d’évoquer ce qu’elle souhaitait. Elle a choisi de parler de métissage. A toi, Fatima !  

Enfant, on ne se rend compte ni de ce qui nous entoure, ni des choses qui se passent, mais en grandissant on apprend et notre vison se développe, nous affrontons donc la réalité. Je suis d’origine guadeloupéenne et malgache, et mon métissage est une différence que l’on m’a toujours renvoyé en pleine figure.

Dès mon entrée au collège, j’ai commencé à prendre en compte mon métissage, parce que c’est pendant cette période que tout a commencé. En se basant sur mon apparence, on pourrait croire que mes parents sont tous deux guadeloupéens, compte tenu de la diversité de la population.

Néanmoins, dès qu’on entendait mon nom, tout se mettait à changer autour de moi. J’ai reçu beaucoup de jugements, cela a été une épreuve assez rude pour moi, je ne me sentais pas du tout à ma place. Pendant cette période de ma vie, je ne faisais rien paraître, je gardais tout pour moi.

En grandissant, j’ai de plus en plus été confrontée à cette différence qui m’a tant fait souffrir.

Cependant j’ai toujours été fière de mes origines, peu importe les remarques des autres. En plus, comme le métissage remonte à loin du coté maternel, j’ai une somme d’histoires en moi ! C’est un honneur pour moi de mettre en lumière les couleurs de la Guadeloupe et de la Madagascar, à travers la gastronomie, nos traditions et surtout nos histoires. Un plaisir !

A force d’être discriminés, nous métisses développons souvent une certaine tolérance et une ouverture d’esprit. Cela nous rend plus fort.

Mon métissage est une force.

Il est vrai que j’ai reçu de nombreuses remarques, mais je ne les ai jamais prises comme des faiblesses. J’ai toujours été fière de mes origines, parce qu’aucun pays, aucune culture n’est parfait. J’ai appris à accepter tout ça.

Comments

  1. Charlie

    Je suis tellement fière de toi Fatima.
    Tellement fière que tu ais réussis à utiliser ta faiblesse comme motivation pour toujours garder la tête haute, et cela quelque soit les conséquences.

  2. Mylène

    Je me permets de partager deux messages reçus via les réseaux sociaux.
    MrGrob sur Twitter : « Excellente initiative, bravo Fatima ! #teammétisse »
    Valérie sur LinkedIn : « Bravo Mylène Colmar de donner sa chance aux jeunes comme Fatima qui montre combien notre jeunesse est talentueuse. »

  3. Mylène

    Un message de Régis sur Twitter que je relaie : « Beau témoignage! A moins d’avoir été cloné, quelque part nous sommes tous des métisses. Un guadeloupéen avec une martiniquaise ou un ivoirien avec une gabonaise sont aussi des exemples de métissage, il y a bien plus que la couleur de peau… les mots peuvent parfois emprisonner ».

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