Visite du roi et de la reine des Pays-Bas au Suriname : 4 jours pour écrire une nouvelle page

Du 30 novembre au 3 décembre 2025, le Suriname a accueilli un événement exceptionnel : la visite d’État du roi Willem-Alexander et de la reine Máxima, invités par le président Chan Santokhi pour célébrer les 50 ans de l’indépendance.

Cela faisait près de 20 ans qu’un souverain néerlandais n’avait pas effectué un déplacement de ce niveau. L’occasion était forte, chargée de symboles.

L’atmosphère à Paramaribo et dans les régions visitées était à la fois solennelle et chaleureuse. La relation entre les deux pays porte encore les traces d’un passé difficile, et tout le monde savait que cette visite allait bien au-delà des protocoles habituels.

Une visite tournée vers la mémoire, la reconnaissance et l’avenir

Le roi a renouvelé, au nom des Pays-Bas, des excuses explicites pour le rôle du Royaume dans l’histoire de l’esclavage au Suriname. Ces mots avaient déjà été prononcés en 2022 et 2023, mais les réaffirmer sur le sol surinamien prenait une tout autre dimension. Beaucoup l’ont perçu comme un geste attendu, nécessaire, et surtout courageux.

Les moments clés

30 novembre
Arrivée officielle à l’aéroport Johan Adolf Pengel, accueil militaire, puis dépôt d’une gerbe au monument de l’Indépendance. La journée s’est déroulée dans un climat de respect et de recueillement.

1ᵉʳ décembre
Cérémonie du cinquantenaire de l’indépendance au Palais présidentiel. Discours marquants du roi Willem-Alexander et du président Santokhi, chacun rappelant les liens complexes entre les deux pays et la nécessité de bâtir des relations plus équilibrées.

2 décembre
Visite du centre historique de Paramaribo, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le couple royal a rencontré des représentants des communautés marronnes et amérindiennes, avant de se rendre au Mémorial de l’esclavage. Témoignages, parole directe, cérémonie traditionnelle de libation : c’était l’une des séquences les plus fortes de la visite.

3 décembre
Déplacement à Nieuw-Nickerie et dans le district de Brokopondo, avec des échanges autour de la jeunesse et de projets de développement durable. La mission s’est achevée avec un grand concert célébrant la diversité culturelle du Suriname : kaseko, kawina, aleke, musiques hindoustanie et javanaise. Une clôture vibrante.

Malgré quelques critiques dans le débat public, l’accueil de la population a été largement chaleureux. Beaucoup ont vu dans cette visite une étape décisive pour apaiser, clarifier et réinventer la relation entre les deux pays.