Pointe-à-Pitre est sans nul doute la ville guadeloupéenne la plus connue dans le monde.
Pour une simple raison : le code de l’aéroport Pôle Caraïbes, porte d’entrée principale de l’archipel, est PTP, pour Pointe-à-Pitre (et non pas PAP, car ça c’est Port-au-Prince, la capitale d’Haïti). Cependant, dois-je rappeler que l’aéroport se situe en réalité aux Abymes ?
Pointe-à-Pitre apparaît d’autant plus petite qu’elle est coincée entre les deux « mastodontes » que représentent les Abymes, ville la plus peuplée, et Baie-Mahault, qui compte Jarry, « le poumon économique de la Guadeloupe », selon l’expression consacrée.
Est-ce à cause du fort pouvoir d’attraction de ces deux communes que Pointe-à-Pitre, a perdu en un demi-siècle 12 000 habitants, elle qui en comptait environ 28 000 en 1961 ? Sans doute, mais ce n’est sûrement pas la seule raison (j’aurai l’occasion de revenir sur ce sujet dans un autre billet).
Pointe-à-Pitre, sous-préfecture de Guadeloupe, est avant tout connue pour être la ville commerçante traditionnelle de l’archipel, avec son centre-ville caractérisé par des bâtiments mêlant dur et bois, architectures modernes et anciennes, ses dizaines de boutiques, et son marché couvert rénové, immortalisé des milliers de fois par les touristes charmés par les couleurs et senteurs.
Entre les musiques et discours des animateurs dans les magasins, les conversations des passants, les interpellations des marchandes à la sauvette, les klaxons des voitures, que d’animations ! Surtout le matin, car l’après-midi, c’est bien plus calme…
« Pourquoi le centre-ville de Pointe-à-Pitre se meurt ? », s’interrogeait un commerçant pointois, après m’avoir expliqué que les clients y étaient bien moins nombreux ces dernières années, le centre-ville étant déserté surtout l’après-midi.
Est-ce à cause des actes de délinquance, de violence, que les gens sont moins enclins à s’y rendre passé une certaine heure ? Pourtant, pour « rassurer », des forces de l’ordre circulent dans les rues… Impossible de les rater, ce qui confère d’ailleurs un climat très particulier à la ville.
En me baladant dans le centre-ville et en posant sur lui un regard moins blasé, je me suis rendue compte que ce qu’une amie de passage m’avait dit était vrai : il y a bien des édifices à admirer. Pointe-à-Pitre ne se résume pas qu’à des bâtiments méritant d’être rénovés, voire détruits, des coins aux odeurs nauséabondes nécessitant un grand nettoyage.
Comprenons-nous bien, je ne suis pas tombée sous le charme, mais je reconnais qu’elle ne manque pas d’attraits, surtout d’un point de vue architectural.
La ville est aussi égayée par de nombreuses fresques, qui mettent de la couleur dans le paysage.
Pointe-à-Pitre, qui apparaît bien vieillissante, en a besoin !
Venons-en d’ailleurs à un point épineux : le nombre de bâtiments majeurs fermés.
- Centre des arts et de la culture : FERMÉ
- Centre de Sécurité sociale (Quai Lefèvre) : FERMÉ
- Office du tourisme : FERMÉ
- Cinéma de la Renaissance : FERMÉ
- Musée de l’Herminier : FERMÉ
- Palais de la Mutualité : FERMÉ (utilisé de temps en temps par le LKP)
- Bureau central de la Poste du centre-ville : FERMÉ
- Un des deux centres commerciaux principaux : FERMÉ
Et j’en oublie certainement… Bonjour tristesse !
Il y a aussi cette extrême difficulté à trouver une place de parking, même payante (et pourtant tout le centre-ville est parsemé d’horodateurs) pour garer son véhicule, après 8 heures du matin…
Heureusement pour elle, Pointe-à-Pitre, c’est aussi une gare maritime pour se rendre dans les îles du Sud, le terminal de croisière qui fonctionne à plein en cette période de haute saison, la place de la victoire qui accueille pas mal de manifestations, son hall des sports flambant neuf…
Et bien sûr, la commune pointoise abritera le Mémorial ACTe, centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, en cours de construction, situé sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier.
Billet publié le 7 février 2014 sur mon précédent blog et très légèrement modifié.