Il y a dix ans, quand j’ai lancé mon blog, j’étais surtout animée par une envie : écrire librement sur la Grande Caraïbe. Raconter ce que je voyais, ce que je vivais, ce que je comprenais de cette région multiple et fascinante. À l’époque, le blogging avait quelque chose de profondément intime et indépendant : pas de stratégie, pas de mot-clé, pas de calcul. Juste l’envie de partager, avec authenticité.
Dix ans plus tard, le paysage a radicalement changé. Le blog n’est plus ce petit coin tranquille du web où chacun racontait sa vie. Il est devenu un outil stratégique, professionnel, parfois même entrepreneurial. Et forcément, notre manière de bloguer a évolué avec lui.
D’un carnet personnel à un média de marque
Le blog, autrefois espace d’expression, est devenu un pilier de communication. Aujourd’hui, il sert à construire une identité, asseoir une expertise, nourrir un écosystème de contenus. Les blogueurs — ou plutôt, les créateurs de contenu — sont devenus des éditeurs à part entière, gérant ligne éditoriale, calendrier, SEO, visuels, newsletters. J’ai appris à penser mes articles comme des pièces d’un puzzle éditorial plus vaste.
Les réseaux sociaux ont tout bouleversé
Instagram, LinkedIn, TikTok, X… Les plateformes ont déplacé la conversation. Avant, on découvrait un blog en naviguant sur le web. Aujourd’hui, on y arrive via les réseaux, après avoir vu un extrait, une citation ou un visuel accrocheur. Le blog n’est plus le point de départ, c’est la destination de ceux qui veulent aller plus loin.Cependant, paradoxalement, c’est aussi ce qui lui redonne de la valeur : dans un flux rapide et superficiel, le blog reste un espace où l’on peut approfondir, nuancer, réfléchir.
Le règne du SEO
Google a changé les règles du jeu. Pour exister, il faut penser structure, mots-clés, maillage, longueur, balises. Ce n’est plus un luxe : c’est une nécessité. Toutefois, attention : l’algorithme ne remplace pas la voix. Ce qui fait la différence, c’est toujours la personnalité et la rigueur.
Le visuel au cœur du récit
Impossible aujourd’hui de publier un article sans penser à l’image. Les photos, les vidéos, les infographies… tout compte.Le lecteur ne lit plus seulement : il scrolle, regarde, ressent. Un bon article, c’est désormais une expérience visuelle et narrative, pas juste un texte.
L’arrivée de l’intelligence artificielle
Depuis 2023, l’IA a transformé la création de contenu. Elle aide à rédiger, structurer, traduire, illustrer, optimiser. Néanmoins, elle ne remplace pas la vision, la sensibilité, la curiosité. L’IA accélère, certes, mais elle oblige aussi à se recentrer sur ce qu’aucune machine ne possède : la voix humaine, la cohérence, la sincérité.
La communauté avant le trafic
Les chiffres de vues impressionnent de moins en moins. Ce qui compte aujourd’hui, c’est la relation : les lecteurs fidèles, les échanges, les partages. Le blog est redevenu un lieu de lien, dans un web saturé de bruit. Et ça, c’est précieux.
La monétisation autrement
Fini les bannières publicitaires envahissantes. Place aux ebooks, formations, collaborations de valeur, programmes de soutien. Le blog peut générer des revenus, oui — mais à condition d’avoir bâti une vraie crédibilité.
Le retour du slow content
Face à la fatigue numérique, on assiste à un retour vers les contenus plus lents, plus réfléchis, plus profonds. https://mylenecolmar.com/decouvrez-le-maxi-format-des-entretiens-au-long-cours/ Des textes qu’on garde, qu’on relit, qu’on cite. Le slow blogging n’est pas un retour en arrière, c’est une réappropriation du temps et du sens.
En dix ans, le blogging est passé de l’artisanat à l’édition, mais au fond, l’essence n’a pas changé : raconter, transmettre, relier. C’est cette liberté, rare et précieuse, qui fait que j’écris encore aujourd’hui. Et tant qu’il y aura des lecteurs curieux, le blog restera vivant — contre vents, marées et algorithmes.








